Le projet de loi sur l'emploi des jeunes au Conseil des ministres du 20 août

Soumis à une forte pression de sa majorité pour tenir ses engagements de campagne, le gouvernement a décidé de donner la priorité à l'emploi des jeunes. Auditionné hier par le groupe socialiste de l'Assemblée, le ministre de l'Emploi et de la Solidarité, Martine Aubry, a annoncé que le projet de loi sur l'emploi des jeunes serait présenté au Conseil des ministres le 20 août et serait examiné par les députés à la mi-septembre, probablement le 16. Ce sera le premier texte soumis à l'approbation de l'Assemblée. Rendant compte de l'audition, le président du groupe socialiste, Jean-Marc Ayrault, a précisé qu'un projet de loi-cadre sur la réduction du temps de travail serait présenté au Parlement à l'automne et qu'il comporterait également « des éléments sur la durée maximale hebdomadaire du travail, les heures supplémentaires et le temps partiel ». Public, privé, deux politiques. Selon les informations données hier par le député socialiste, le projet de loi ne devrait porter que sur les 350.000 emplois-jeunes prévus dans le secteur public. Le programme Jospin prévoyait la création de 700.000 emplois jeunes en deux ans, moitié dans le public, moitié dans le privé. Dans le privé, « on ne peut forcer les entreprises à embaucher », a reconnu hier Jean-Marc Ayrault, en laissant entendre que cette partie du programme jeunes serait négociée par les partenaires sociaux, dans le cadre de la conférence sur les salaires, l'emploi et la réduction du temps de travail. Pour inciter les entreprises à embaucher des jeunes, le gouvernement compte sur la généralisation des préretraites pour les salariés et les chômeurs ayant cotisé quarante ans à la Sécurité sociale. Il va demander aux partenaires sociaux d'engager rapidement des négociations sur ce thème. Si elles n'aboutissaient pas, le gouvernement « prendrait ses responsabilités » et soumettrait un projet de loi au Parlement, a précisé Martine Aubry. Suite à une demande de Lionel Jospin, le ministre de l'Emploi a en outre annoncé son intention « de freiner très fortement un certain nombre de plan sociaux, notamment dans l'automobile ». Il s'agirait de limiter la prise en charge par l'Etat des préretraites demandées par les entreprises, essentiellement les FNE (fonds national pour l'emploi). Le constructeur automobile évoqué est Peugeot, qui, le 2 juin, a annoncé un plan social touchant 2.816 personnes, avec plus de deux tiers de FNE attribués par le gouvernement Juppé. « Le gouvernement a le pouvoir de fermer le robinet », a indiqué Jean-Marc Ayrault. Certains verront dans cette annonce une concession au Parti communiste, dont le secrétaire national, Robert Hue, avait demandé lundi à Lionel Jospin « la suspension » des plans sociaux et des licenciements « à titre conservatoire » pendant l'été. Précision et amélioration. Après s'être exprimé devant les parlementaires communistes hier après-midi, le Premier ministre a néanmoins rappelé que « la loi ne permet pas aux préfets, à l'administration, de suspendre les plans sociaux ». Manuel Valls, son porte-parole, a, de son côté, indiqué que le projet de loi en préparation concernant les licenciements devrait être déposé à l'Assemblée avant la fin de l'année et discuté avant la fin de la cession parlementaire1997-1998. Selon Jean-Marc Ayrault, la loi en vigueur sera « précisée et améliorée ». Mais, concernant les licenciements individuels « où les salariés sont actuellement très peu protégés », il y aura « un retour au rôle de l'inspection du travail », dans un cadre qui reste à définir. D. G. et J.-P. G.
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