Les patrons français prêts à s'engager plus en Algérie

En 2001, l'Algérie épargnait pour 21,8 milliards de dollars. En 2004, elle épargnait pour 46 milliards !" Abdellatif Benachenhou, ministre des Finances, n'était pas peu fier mardi d'énoncer ces chiffres à la centaine d'entrepreneurs français amenés à Alger par le Medef international. Mais c'était surtout pour démontrer que le pays possède des capacités d'investissement que le ministre aimerait mobiliser. Or il n'y a eu que six nouvelles implantations françaises en 2004, tandis que les investissements ont plafonné à 51 millions de dollars.Avec la mise en oeuvre de l'accord d'association conclu avec l'Union européenne et l'accession du pays à l'OMC (Organisation mondiale du commerce) en 2005, la part de la France dans le marché local risque de reculer, en l'absence d'une dynamique nouvelle d'implantation des entreprises hexagonales, prévient le patronat algérien.Nombreux projets. Alors que l'Algérie veut consacrer 50 milliards de dollars à un ambitieux programme d'infrastructures d'ici à 2009, la mission du Medef international s'est achevée hier sans annonce spectaculaire, mais sur l'espoir que 2005 serait l'année du "déclic" de l'engagement français. Les projets ne manquent pas : Accor entend installer vingt-deux hôtels à moyen terme, BNP Paribas table sur trente agences dans le pays d'ici à 2008 et compte établir sa filiale Cetelem (crédit à la consommation) en 2005. Suez est "en phase finale" de discussion pour une opération de maintenance sur cinq ans du réseau d'eau du grand Alger (quatre millions d'habitants).L'Algérie reste toutefois en retard dans sa modernisation : la réforme bancaire, essentielle pour instaurer plus de transparence dans les affaires, se fait attendre, et ne devrait être finalisée qu'en 2006. Enfin, si la sécurité s'est améliorée, le poids de l'économie informelle (entre 25 % et 30 % du PIB), source de corruption, dissuade encore les investisseurs potentiels, attirés par le grand marché algérien (trente-trois millions d'habitants), sa croissance soutenue (près de 6 % en 2004) et sa richesse en hydrocarbures.Alain Baron, envoyé spécial à Alge
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