Le moteur japonais des exportations cale en janvier

Les exportations japonaises, moteur de la croissance enregistrée par l'archipel en 2004, ne se sont accrues que de 3,2 % en janvier par rapport au même mois un an auparavant. Il s'agit de la hausse la plus modeste en un peu plus d'un an. De leur côté, les importations ont augmenté de 11,6 %, provoquant une chute du surplus commercial de près de 60 % à 1,93 milliard de dollars, la plus forte baisse depuis mai 2001.Principales causes de cet accès de faiblesse, la hausse du prix des matières premières, mais aussi le ressac enregistré par la demande des Etats-Unis et d'Europe. Les exportations ont reculé de 1,6 % par rapport à janvier 2004 vers les Etats-Unis, après une progression de 6 % en décembre, et de 6,8 % vers l'Europe, après une hausse de 11 % en décembre. Seul le marché asiatique a résisté à la déprime, les exportations japonaises y ayant enregistré une augmentation de 7,5 %, stable par rapport à décembre. Mais, dans les trois cas, le surplus commercial est en baisse.Dégradation. La nouvelle n'est pas très bonne pour l'archipel qui retombé dans la récession technique en 2004. Pis, les exportations vers l'Asie, la zone la plus dynamique du monde, "vont probablement s'orienter à la baisse, à cause du resserrement du crédit en Chine", prévoit-on au Centre de recherches de Tokai Tokyo. En janvier, l'empire du Milieu a absorbé une hausse des exportations japonaises de 13 %, "un montant qui paraît bien modeste par rapport aux 36 % de juin", souligne Sophie Mametz, économiste à Ixis CIB. Cette experte souligne que c'est le secteur des transports qui a été le plus touché avec une chute de 33 % en janvier. "Les mesures restrictives sur le crédit prises par les autorités chinoises depuis l'an passé limitent les achats des ménages chinois d'automobiles", analyse-t-elle. Une dégradation à laquelle ont échappé les secteurs des machines électriques et des composants électroniques, souligne Sophie Mametz. En revanche, au niveau mondial, les produits électroniques traversent une mauvaise passe (- 0,3 % des exportations japonaises).Pour Julian Jessop, économiste international en chef chez Capital Economics, les années 2002-2004, qui ont suivi l'adhésion de Pékin à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), ont été favorables au commerce extérieur nippon, mais "l'essentiel de l'accélération des exportations japonaises vers la Chine est peut-être passé", estime-t-il. Au fil des ans, l'industrie chinoise accroît ses performances et substitue ses propres composants à ceux que lui livre Tokyo pour les faire assembler à bas prix en Chine.L. C.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.