Ne serait-ce qu'au niveau des brochures électorales, travaillistes et conservateurs britanniques sont décidément aux antipodes. Autant les Tories de Michael Howard ont divulgué un manifeste léger, fait de six slogans ciblés, autant le Labour de Tony Blair a voulu refaire le monde.Sous le titre En avant et pas en arrière, le document travailliste (112 pages en format de poche), présenté hier à Londres par Blair et son gouvernement au complet, est une liste interminable de promesses minutieuses. Sur cette base, le Labour espère obtenir un troisième mandat historique, le 5 mai prochain.Au coeur du programme se trouve la stabilité économique, que le gouvernement revendique d'avoir assuré au cours des huit dernières années et qu'il promet désormais de pérenniser. L'objectif d'inflation est maintenu à 2 %, le plafond actuel. Les règles fiscales fixées par le chancelier de l'Echiquier, Gordon Brown, en 1997 (n'emprunter que pour investir et garder la dette publique à des niveaux bas) sont confirmées. Et toute hausse des barèmes minimum et maximum de l'impôt sur le revenu est exclue, ainsi que l'extension de la TVA aux produits alimentaires, à l'habillement pour enfants, aux livres, aux journaux et aux transports en commun.Rien n'est dit en revanche sur l'assurance maladie - National Insurance - dont certains redoutent une hausse prochaine. Dans ce cadre, le Labour, ou plutôt le New Labour de Blair et Brown promet de créer des opportunités "pour tous et pas seulement pour quelques-unes". Il s'adresse au premier chef aux "familles travaillant dur", un concept qui rassemble désormais à la fois les couches populaires et les classes moyennes (les Tories font usage de la même expression...). Mais il promet aussi au monde des affaires un environnement favorable et veut porter l'enveloppe globale (fonds publics et privés) pour la recherche et le développement de 1,9 % du PIB aujourd'hui à 2,5 % en 2014.Dans ce cadre s'inscrivent aussi les investissements dans les services publics (santé, éducation, police, transports), accompagnés de réformes visant à accroître les possibilités de choix à la fois dans l'offre et la demande. Ce qui fait dire à Tony Blair : "Ce manifeste est une quintessence du New Labour... il représente une accélération radicale du changement."Dernière campagne. Le Premier ministre confirme que ce sera sa dernière campagne électorale, mais assure que cette plate-forme est un gage de stabilité future. Coauteur du manifeste et bien dans son assiette, Gordon Brown paraissait hier soir en mesure de prendre la relève, le moment venu...Andrea Morawski, à Londre

latribune.fr

26 Sept 2008, 2:16

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