Pascal Lamy est en tête pour le poste de directeur général de l'OMC

Pascal Lamy a gagné un premier match contre ses concurrents au poste de directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). A l'issue d'entretiens à huis clos et non d'un vote, l'ancien commissaire au Commerce européen a remporté "le plus haut niveau de soutien" parmi les quatre candidats qui briguaient le siège de Supachai Panitchpakdi, a affirmé vendredi Amina Mohamed, la présidente du conseil général de l'OMC, chargée de recueillir les "préférences" de ses 148 pays membres.Le ministre mauricien des Affaires étrangères, Jayen Cuttaree, aurait été nommé comme "premier choix" par 60 pays et Pascal Lamy par 40 autres, selon des sources diplomatiques citées par l'AFP. Mais en deuxième choix, le candidat européen, candidat officiel des 25 pays de l'UE et favori des Etats-Unis, est arrivé premier, ce qui au total lui a apporté 10 "soutiens" d'avance sur son rival mauricien.Suit, derrière l'ancien président du conseil général de l'OMC, l'Uruguayen Carlos Perez del Castillo qui, à l'instar de Jayen Cuttaree, espère désormais se rallier les pays pauvres. Faute de soutien suffisant, le candidat brésilien, Luiz-Felipe Seixas-Correa, a été contraint de se retirer de la course.Reports de voix. Alors qu'une deuxième sélection doit débuter le 21 avril et que le prochain directeur général doit être choisi avant le 31 mai, la question des reports de voix est ouverte. "J'ai reçu le soutien massif des pays pauvres", a déclaré à La Tribune Jayen Cuttaree, qui souligne que les pays en développement représentent 80 % des voix à l'OMC. "Je vais devoir beaucoup utiliser le téléphone pour faire campagne", soupire toutefois le Mauricien, conscient d'être le candidat "d'un pays qui ne dispose pas de beaucoup de moyens ni d'ambassade" dans chaque capitale du monde.Ancien président du Conseil des ministres de l'Union africaine et de celui des pays ACP (Asie, Caraïbes, Pacifique), Jayen Cuttaree a aussi pour atout d'avoir créé le G90, qui réunit nombre de pays pauvres ACP et d'Afrique face au G20 des pays émergents, aux exportateurs agricoles du groupe de Cairns (dont l'Australie et la Nouvelle-Zélande soutiennent Perez del Castillo) et aux blocs européen et américain. "Il a reçu le soutien officiel des 56 pays ACP, mais certains pays d'Afrique francophone pourraient choisir de soutenir Lamy", prévient l'analyste d'une influente ONG anglo-saxonne.Hommage. A Genève, le regard des diplomates est aussi tourné vers Pékin, qui jusque-là appuyait le candidat brésilien, et vers Brazilia, dont le soutien à Perez del Castillo n'est pas garanti. De passage la semaine dernière à Paris, le ministre brésilien de l'Industrie et du Commerce extérieur, Luiz Fernando Furlan, a affirmé que "la présence à des postes clefs de l'OMC de Supachai et de Perez del Castillo, issus de pays en développement, n'avait pas été suffisante pour boucler le cycle de Doha". Il a également rendu hommage à Pascal Lamy, "un politique extraordinaire, un candidat qui fait son travail". Ce dernier s'est rendu la semaine dernière au Brésil. Bien que l'intéressé s'en défende, la presse brésilienne estime que l'ancien commissaire cherchait alors à obtenir le soutien de Brasilia en prévision de d'élimination de son candidat.Eric Chalmet et Laurent ChemineauLes Etats membres demandent des gages à la Russie avant son intégrationLors d'une réunion vendredi visant à négocier l'intégration de la Russie à l'OMC, plusieurs Etats membres ont indiqué qu'ils étaient inquiets des privilèges accordés aux entreprises publiques russes et du manque de progrès dans le domaine de l'agriculture.
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