La croissance européenne s'essouffle, l'Italie plonge

L'embellie de la croissance de l'économie enregistrée au premier trimestre dans la zone euro (+ 0,5 %) devrait être de courte durée, si l'on en croit les pronostics de l'office statistique de l'UE. Les experts d'Eurostat ont indiqué hier en effet qu'ils tablaient désormais sur un taux de croissance se situant entre 0,2 % et 0,6 % au cours des deuxième et troisième trimestres. Pour le trimestre en cours, cela représente une baisse de 0,1 point de pourcentage par rapport à leur précédente prévision - une correction suscitée notamment, semble-t-il, par les prévisions moins optimistes des commandes industrielles.Cette perspective sera l'un des principaux thèmes de discussion entre les douze grands argentiers de la zone euro, ce 13 mai à Luxembourg, discussions qu'ils poursuivront samedi, à l'occasion d'une réunion informelle du conseil Ecofin, avec leurs collègues des treize autres Etats membres de l'UE.Divine surprise allemande. Le taux de croissance calculé pour la zone euro pour les trois premiers mois de l'année est en ligne, en revanche, avec les prévisions antérieures d'Eurostat qui n'a rendu publiques, hier, que les estimations relatives à cinq des pays de la monnaie unique. Ainsi, les données concernant la France ne figuraient pas au tableau. En revanche, étaient affichés deux chiffres qui seront au coeur des entretiens ministériels.Tout d'abord, le taux de croissance de l'Allemagne : 1 %, considéré comme une "divine surprise" par les experts qui se refusent, toutefois, à en déduire une tendance encore significative. Ils relèvent que ce sont toujours les exportations qui tirent l'activité outre-Rhin. Toutefois, la plupart d'entre eux soulignent qu'il s'agit sans doute des premiers fruits des réformes structurelles importantes menées par Berlin (lire ci-dessus).Le second chiffre, beaucoup moins rassurant, concerne l'Italie. Avec un taux négatif de 0,5 %, ce pays enregistre un recul de son activité économique pour le second trimestre consécutif. Un recul que l'économie transalpine n'avait pas connu depuis 1998, et qui le place en "récession technique". Les experts n'expliquent pas ce mauvais résultat, comme Silvio Berlusconi, par les vacances de Pâques, mais par une perte de compétitivité de l'économie que l'absence de véritables réformes de fond risque, à leurs yeux, d'accentuer. Il n'est pas encore question de "l'homme malade de l'Europe", mais déjà de l'économie la plus faible des "grands" de l'UE.Marc Paoloni, à Bruxelle

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