La droite allemande se met en ordre de bataille électoral

C'est désormais officiel. Angela Merkel, présidente de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) allemande, a été désignée hier candidate, en accord avec l'aile bavaroise CSU, pour affronter le chancelier sortant, Gerhard Schröder, du Parti social-démocrate (SPD), lors des élections anticipées de septembre prochain.En convoquant les élections un an plus tôt que prévu, le chancelier, dont le propre camp est très affaibli, a lancé un défi à une opposition confiante dans sa victoire, mais dépourvu de programme économique.Angela Merkel composera avec la CSU dirigée par Edmund Stoiber qui lui a promis hier un "soutien total" pour sa candidature. Or on se souvient que pendant plus d'un an les deux partis se sont opposés violemment à propos du projet de réforme de l'assurance-maladie. Le compromis trouvé en novembre dernier coûterait entre 28 et 40 milliards d'euros par an. Une somme qu'il faudra bien financer par de nouvelles recettes fiscales.Cette fois, il n'est plus question de tergiverser pendant des mois. L'opposition ressoudée se donne quarante jours pour adopter un programme économique, fiscal et social. Le cap du 11 juillet, date de la session commune CDU-CSU, a été fixé pour y parvenir.Priorité à l'emploi. Lors de sa première intervention hier en tant que candidate, Angela Merkel a annoncé que sa priorité serait de redonner du travail aux Allemands, alors que le chômage frappe 4,8 millions de personnes dans le pays. "Nous n'avons plus besoin d'un Agenda 2010 [nom du programme de réformes structurelles lancé par Gerhard Schröder en 2003, Ndlr], en dépit de quelques réformes effectuées dans la bonne direction, mais d'un Agenda emploi", a-t-elle déclaré.L'autre morceau de choix du programme devrait consister en une réforme profonde de la fiscalité. La question la plus débattue porte en ce moment sur le relèvement de la TVA, dont le taux normal est aujourd'hui de 16 %. Les entreprises attendent surtout des mesures simplificatrices de l'impôt et de nouvelles baisses des cotisations sociales.Pour remettre l'Allemagne au travail, il est question d'assouplir le droit à l'embauche et au licenciement, en favorisant chaque fois que cela est bon pour l'emploi les accords d'entreprise dérogeant aux conventions collectives. Par ailleurs, les Allemands devront travailler davantage pour un salaire égal. Il s'agit encore de découpler les cotisations sociales des salaires et de revoir le régime d'assurance pour les soins à domicile. Sans oublier l'ultime bouclage de l'"assurance-maladie solidaire".J.-Ph. L., à Berl
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