Le Luxembourg dit oui à la Constitution européenne

Le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, a réussi son examen de rattrapage. Sa présidence de l'Union européenne (UE), clôturée le 1er juillet, a été plombée par les "non" français et néerlandais à la Constitution européenne. Hier, les électeurs luxembourgeois lui ont redonné une bouffée d'oxygène en approuvant à 56,5 % le projet constitutionnel. Il n'en fallait pas plus à Jean-Claude Juncker pour retrouver un optimisme européen : "Le Luxembourg a voté dans la clarté", a-t-il relevé. Selon lui, le vote de ce "petit pays, mais grande nation" signifie que "la Constitution n'est pas morte".José Manuel Barroso a lui aussi saisi cette occasion de "positiver" un peu, dans cette période difficile. "Le Luxembourg est le 13e Etat membre de l'UE à avoir ratifié le Traité constitutionnel, a-t-il relevé dans un communiqué. Cela signifie qu'une majorité des Etats membres considère que le Traité constitutionnel répond à leurs attentes."Un "plan D". Au-delà du symbole, pourtant, le vote de ce pays fondateur de la construction européenne ne sera pas suffisant pour sortir la Constitution de l'ornière. Les Vingt-Cinq ont décidé, lors du dernier sommet de Bruxelles, en juin, de se donner un temps de "réflexion", en repoussant au-delà de novembre 2006 la date butoir initialement prévue pour ratifier la Constitution. Le processus est ainsi plus ou moins gelé dans les dix Etats membres qui ne se sont pas encore prononcés sur le sujet.La Commission a rappelé, vendredi, qu'il n'y avait pas de "plan B" pour l'heure, mais simplement "un plan D comme dialogue, débat et démocratie". Les commissaires européens et les responsables politiques des Etats membres sont priés de prendre leur bâton de pèlerin et de sillonner l'UE pour tenter de convaincre les citoyens du bien-fondé de la construction européenne.L'occasion sera saisie également par les responsables luxembourgeois. Car le suspense de ces dernières semaines et la vigueur du "non" dans les urnes, inattendue dans un pays largement bénéficiaire de la construction européenne, ont marqué les esprits. "Il faut cesser de prendre les choses pour acquises, estime ainsi Lucien Thiel, ancien président de l'Association des banques et banquiers luxembourgeois et aujourd'hui parlementaire. On ne peut de toute évidence plus se contenter de dire que la construction européenne est bonne et ne pas l'expliquer davantage."Grégoire Pinson, envoyé spécial à Luxembourg
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