L'hypothèse d'une coalition CDU-SPD se renforce

Avantage à Schröder. Le chancelier social-démocrate sortant était donné gagnant dès dimanche soir au sortir de sa confrontation télévisuelle avec la candidate de l'opposition CDU, Angela Merkel. Près de 21 millions d'Allemands ont suivi un échange de vues ardu mais courtois, où attaques et contre-attaques ont semblé se neutraliser, notamment sur le thème central de la fiscalité (lire ci-dessous). Au coup de gong final, les instituts de sondages ont dans l'ensemble conclu à une victoire du chancelier, alors qu'il s'agissait surtout de séduire le gros quart d'électeurs se déclarant encore indécis.La victoire, aux législatives du 18 septembre, d'une coalition CDU-CSU alliée au parti libéral FDP paraît du coup moins sûre. "Un pas a été effectué en direction d'une grande coalition" qui unirait la CDU au SPD, commentait hier le professeur de sciences politiques à l'université de Mayence Jürgen Falter, joint par La Tribune. "Il faut différencier entre le contenu du débat, où Schröder et Merkel ont paru faire jeu égal, et la présentation des faits, qui a tourné à l'avantage du chancelier." Or, les électeurs indécis "orienteront dans leur majorité leur choix davantage en fonction de l'attitude des candidats, ce qui devrait profiter à Gerhard Schröder."Ce dernier devrait toutefois bientôt appartenir au passé, n'ayant guère de chance d'inverser la vapeur en faveur du SPD. A deux semaines du scrutin, le parti social-démocrate est crédité de 30 à 31 % des voix, contre 42 % à 43 % à la CDU, qui obtiendrait la majorité absolue, avec le FDP demeurant à 7 % des voix. Mais, avec l'hypothèse d'un resserrement des votes au profit du SPD et d'une alliance de gauche (PDS Linkspartei) se maintenant à 9 % des intentions de vote, et par ailleurs vouée à rester un parti contestataire, la grande coalition SPD-CDU demeure une hypothèse sérieuse pour diriger l'Allemagne au cours des prochaines années.Politique pour l'emploi. Les milieux économiques ont de leur côté été davantage convaincus par la prestation d'Angela Merkel, jugée plus précise et compétente que le chancelier sortant. Cela a valu en matière de politique pour l'emploi, qui demeure le point noir du bilan de la législature Schröder.Si Angela Merkel n'a pas démontré qu'elle avait la même carrure médiatique que son contradicteur, elle a insisté sur la forte cohésion de son camp, allié au FDP, pour "mieux diriger" le pays. "Ce n'est pas comme le SPD et Gerhard Schröder", qui n'ont guère d'éléments en commun, a plusieurs fois souligné la candidate.Jean-Philippe Lacour, à Berlin
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