Rome jongle entre réduction de son déficit public et mesures électorales

Une semaine après le départ de son ministre de l'Économie et des Finances, Domenico Siniscalco, Silvio Berlusconi a annoncé hier soir avoir dégagé "20 milliards d'euros" d'économies et de réaffectations de crédits pour boucler son projet de budget 2006 qui sera présenté aujourd'hui. Les mesures annoncées prévoient notamment 11,5 milliards d'économies réparties entre les budgets des ministères et des administrations locales, ainsi que 4,5 milliards pris sur les comptes publics et 4 milliards destinés au développement et à la solidarité. Malgré les largesses accordées par la Commission européenne et ses partenaires de l'Union (UE) à la faveur de la réforme du Pacte de stabilité, l'Italie devait trouver au moins 12 milliards d'euros pour faire repasser l'an prochain son déficit budgétaire en dessous des 4 % du produit intérieur brut (PIB), seuil qu'il dépassera allègrement sur l'exercice 2005."L'Italie doit adopter les mesures nécessaires pour ramener le déficit en dessous de 3 %, d'une façon durable, jusqu'à la fin 2007 au plus tard", ont averti les instances européennes cet été. Misant sur la sortie de récession attestée par une croissance de 0,7 % au deuxième trimestre (par rapport aux trois premiers mois de 2005), le président du Conseil avait expliqué cette semaine qu'il ne présenterait pas "un budget électoral". Équilibriste. Silvio Berlusconi joue cependant les équilibristes entre les mesures d'économies indispensables pour tenir un tant soit peu ses engagements envers Bruxelles et les dépenses supplémentaires destinées à relancer l'économie italienne, et surtout à séduire les électeurs de son parti et ceux de sa coalition en vue des législatives du printemps prochain. Au total, le gouvernement de droite aura à trouver près de 24 milliards d'euros. Giulio Tremonti, le successeur de Siniscalco, pense, pour y parvenir, à des mesures "exceptionnelles" comme des privatisations. A défaut de bénéficier d'une réduction de leur impôt régional (Irap), les entreprises devraient voir les charges sociales réduites d'un montant total de 2 milliards d'euros. Pour financer des efforts en matière d'innovation et de recherche ("Agenda de Lisbonne"), le cabinet Berlusconi prévoit de débloquer 3 milliards d'euros. Face à "la perte de pouvoir d'achat d'une bonne part des salariés", 1,2 milliard serait débloqué, ainsi qu'une prime de 1.000 euros pour les nouveau-nés de 2006.Frank Paul Weber, à Mil
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