Romano Prodi plébiscité par la gauche italienne

Contre toute attente, plus de trois millions d'électeurs italiens sympathisants de gauche ont élu dimanche Romano Prodi pour défier Silvio Berlusconi lors des législatives du printemps prochain. Au total, 4,3 millions d'électeurs orientés à gauche (soit près de 9 % de l'électorat total italien) se sont rendus avant-hier dans 10.000 bureaux de vote improvisés dans des bars ou locaux d'associations pour départager l'ancien président de la Commission européenne et six autres personnalités de gauche. À l'instar de tous les observateurs, Romano Prodi n'espérait au début de l'été qu'une participation de "quelques centaines de milliers de personnes" à ces primaires, au mieux un million de votants.Prodi a obtenu 74,1 % des suffrages devant le chef de file des communistes "orthodoxes", Fausto Bertinotti, recueillant 14,7 % des sympathisants de gauche. "Aujourd'hui nous avons servi à Berlusconi l'"antipasto", le reste du repas sera apporté par les Italiens début avril quand ils voteront en majorité pour la gauche", s'enthousiasmait au sortir de ces premières "primaires" en Italie le secrétaire général des Démocrates de gauche (DS, ex-PCI), Piero Fassino, militant pour un vote Prodi. Ce dernier n'étant pas chef d'un parti, la participation et son score lui octroient une importante légitimité dans son combat contre l'actuel président du Conseil, Silvio Berlusconi.Le Cavaliere irrité. Le plébiscite à gauche pour Prodi a d'ailleurs suscité une réaction irritée du Cavaliere Berlusconi : "Prodi ne peut gagner les élections qu'en faisant uniquement voter ceux de gauche, justement comme aujourd'hui"... Si le Cavaliere a obtenu le week-end dernier la tête de son plus vif contradicteur à droite, le démocrate-chrétien Marco Follini, il n'est pas à l'abri que ses alliés à droite exigent eux aussi, pour ne pas être en reste par rapport au camp Prodi, la tenue de primaires à droite. Le Cavaliere est cependant généralement donné gagnant sur d'éventuels rivaux, notamment le démocrate-chrétien Pier Ferdinando Casini.Désormais à gauche l'heure est à l'écriture du programme électoral commun de L'Unione, la coalition de gauche menée par Romano Prodi. Malgré sa "Fabrique du programme" installée dans son fief de Bologne, Prodi n'a jusqu'ici développé que "les lignes directrices" de son action dans "un programme des primaires". Il reste à voir l'influence de Bertinotti sur le programme final qui doit être achevé avant Noël.Frank Paul Weber, à Mil
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