L'image de BNP Paribas écornée

Banque gestionnaire officielle du programme Pétrole contre nourriture, BNP Paribas n'échappe pas aux critiques de la commission d'enquête. "Bien qu'il n'y ait pas de preuve que la BNP ait été au courant ou ait approuvé l'usage de ses infrastructures pour payer des surcharges illégales, la BNP avait une position unique pour mettre à jour de telles opérations, mais a échoué à le faire", peut-on lire dans son rapport. Et pour Paul Volcker, si la banque n'a pas totalement joué son rôle, c'est parce qu'elle était en situation de conflit d'intérêts. Bref, si l'honneur est sauf, l'image de la banque est écornée.Concrètement, BNP Paribas était mandatée pour gérer les comptes du programme de l'ONU et avait à ce titre trois missions : établir des comptes bancaires destinés à recevoir l'argent issu de la vente de pétrole et à payer des biens humanitaires, confirmer des lettres de crédit émises par les banques retenues par les compagnies pétrolières, émettre des lettres de crédit pour le paiement des biens humanitaires. Mais la banque s'est également retrouvée émettrice de lettres de crédit pour l'achat de brut de compagnies pétrolières conseillées par ses propres services. BNP était ainsi de facto en situation de conflit d'intérêts, entre son devoir de transparence vis-à-vis de l'ONU et le respect de la clause de confidentialité qui la liait à ses autres clients."De bonne foi." Un lecture des faits que conteste BNP Paribas qui souligne avoir pleinement coopéré aux investigations. La banque française a fait savoir vendredi qu'elle avait "rempli les obligations de résultat de son contrat avec l'ONU de bonne foi". La banque rappelle que, selon les propres termes du rapport, il n'y a aucune preuve qu'elle "ait eu connaissance ou ait approuvé l'utilisation de ses services pour payer quelque surfacturation illégale que ce soit". Niant tout conflit d'intérêts, elle insiste enfin sur le fait que "les règles déontologiques de la banque au moment du programme étaient conformes aux règles de l'époque".P. H.
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