Le Japon consolide son cap économique libéral

Le remaniement ministériel annoncé lundi par le Premier ministre nippon, Junichiro Koizumi, renforce le positionnement droitier et libéral de l'équipe dirigeante au Japon. Le cap des réformes économiques, annoncé lors des législatives de septembre qui a massivement renforcé l'assise politique du Premier ministre, reste plus que jamais à l'ordre du jour.Deux nominations illustrent l'orientation retenue par Koizumi et interprétée par les commentateurs comme la volonté du Premier ministre de préparer sa succession à l'automne 2006 : Shinzo Abé et Taro Aso. Ces deux nationalistes occupent des places stratégiques au sein du gouvernement, le premier comme porte-parole et l'autre comme ministre des Affaires étrangères.En économie, la surprise est venue de Sadakazu Tanigaki, que l'on disait partant et qui reste ministre des Finances. Dimanche, il a estimé que la hausse de la TVA était "inévitable" pour le successeur de Junichiro Koizumi afin de redresser les finances publiques. La dette nippone est supérieure à 700 trillions de yens (5.000 milliards d'euros). Ce haut fonctionnaire, jugé très intelligent, devra mettre sur les rails la réforme fiscale et administrative. Il a notamment en charge la privatisation ou l'abolition de huit organismes publics déficitaires, symboles de l'inefficacité de l'administration.De son côté, Heizo Takenaka, qui a orchestré l'assainissement réussi du secteur bancaire, hérite enfin d'un authentique ministère : outre la privatisation de la Poste, il est en charge de l'Intérieur et de la Communication. "Takenaka est emblématique de l'orientation néolibérale du gouvernement, qui éloigne le Japon du capitalisme rhénan et de la sociale démocratie", explique à La Tribune Miura Nobutaka, professeur à l'université de Chuo. Une partie des anciennes attributions de Takenaka échoit à Kaoru Yosano, qui devient ministre des Services financiers et de la Politique économique et budgétaire. Ce spécialiste des questions financières au sein du Parti libéral démocrate (PLD), le parti politique au pouvoir, fait l'unanimité pour son dynamisme.Diplomatie. Reste que les commentateurs doutent de l'amélioration de la compétence de ce nouveau gouvernement en matière diplomatique. L'échec de la candidature de Tokyo à un siège permanent au Conseil de sécurité à l'ONU ou encore la dégradation des relations politiques avec Pékin auraient dû alerter Junichiro Koizumi.Laurent Chemineau, avec Régis Arnaud à Tokyo
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