L'OMC cherche le moyen d'éviter l'échec du cycle de Doha

Malgré les nouvelles tentatives pour surmonter les divergences entre les 148 membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), les négociations commerciales du cycle de Doha sont dans une passe très critique. Réuni hier à Genève, un cercle restreint de négociateurs (États-Unis, Europe, Brésil ...) n'écartait plus aucune hypothèse pour tenter de contourner le risque d'échec du cycle. "Nous allons peut-être avoir besoin d'un Hong Kong bis", a déclaré hier Celso Amorim, ministre brésilien des Affaires étrangères, qui faisait allusion à la conférence ministérielle qui doit avoir lieu dans l'ancienne colonie britannique mi-décembre. Les objectifs de cette dernière seraient révisées à la baisse: "Il y a une prise de conscience que les attentes doivent être calmées", a déclaré Kamal Nath, ministre indien du Commerce. Il est vrai que plusieurs pays clés de l'OMC n'étaient plus certains hier après-midi de pouvoir respecter les objectifs initiaux: boucler les deux tiers des négociations en décembre afin de conclure l'ensemble du cycle fin 2006, en tout cas avant l'expiration en 2007 du mandat de négociateur du président Bush. Scénario noir. Lundi à Londres, les cinq principaux membres de l'OMC ne sont pas parvenus à réduire leurs divergences. Celles-ci se cristallisent sur le dossier agricole. Peter Mandelson, commissaire européen au Commerce, est pressé par les pays émergents d'améliorer ses propositions d'ouverture du marché agricole. Mais il est dans le même temps sommé par la France notamment de ne pas formuler de nouvelles offres qui mettraient en péril la Politique agricole commune (PAC) et de relancer les discussions sur les biens industriels et les services. À moins de cinq semaines de la conférence de Hong Kong, le risque d'un scénario noir comme celui de Cancun, en 2003, paraît de plus en plus menaçant. D'où l'idée d'écarter ce risque en reconsidérant les ambitions du rendez-vous de décembre. Mais là encore le consensus n'est pas là. Hier Shaun Donnelly, le représentant américain adjoint au commerce pour l'Europe et la Méditerranée a estimé qu'"il est très important [...] que nous ne pensions à abaisser le niveau de notre ambition pour Hong Kong". De Washington, la ministre française au Commerce, Christine Lagarde, a rappelé que "les États- Unis doivent égaler les réformes ambitieuses" de l'Europe en matière agricole.Laurent Chemineau
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