Le soutien de la Chine à son agriculture reste modéré

Les trois représentants du centre de recherche du Conseil d'État chinois sont arrivés guillerets hier dans le salon de ce grand hôtel pékinois. Pour cause : l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a rendu un avis plus que positif sur le degré de libéralisation du pays dans son premier rapport sur les politiques agricoles chinoises. "Le soutien du gouvernement à son agriculture est bien plus faible que la moyenne des pays de l'OCDE : en 2003, il atteignait 8 % des recettes agricoles brutes, contre une moyenne de 30 % dans l'OCDE, 36 % dans l'UE et 15 % aux États-Unis", a expliqué Andrzej Kwiecinski, économiste chargé du dossier.À l'heure où ses partenaires commerciaux réclament de plus en plus expressément une libéralisation totale de ses secteurs d'activité, ce rapport représente un vrai bol d'air frais pour la Chine. La date de sa publication ne pourrait d'ailleurs mieux lui convenir : alors qu'approche à grands pas la réunion de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) prévue pour mi-décembre à Hong Kong, il rappelle qu'à l'ouverture par les pays non développés de leur secteur agricole, qui pourtant représente une part souvent majeure de leur économie (15 % du PIB et 40 % de l'emploi dans le cas chinois), les pays développés répondent par de fortes subventions.Plus libéral. "Contrairement aux autres secteurs d'activité, la Chine n'aura pas à gagner, à l'inverse du Brésil par exemple, d'une plus grande ouverture et d'une plus grande libéralisation de l'agriculture mondiale : elle aurait même selon nos prévisions à y perdre, a ajouté Andrzej Kwiecinski. Dans ce secteur, la Chine cherchera avant tout à obtenir des traitements égalitaires avec ses partenaires commerciaux." À ce jour, les barrières non tarifaires, comme les standards qualitatifs et sanitaires, constituent les principaux motifs d'interdiction d'accès des produits agroalimentaires chinois aux marchés internationaux.Au final, Pékin s'avère plus libéral que ses partenaires industrialisés. Principal exemple : les deux principaux débouchés de ses produits agroalimentaires, le Japon et la Corée du Sud, qui absorbent respectivement 28 % et 12 % des exportations chinoises de ce secteur. Le soutien gouvernemental en 2003 y était estimé respectivement à 59 % et 61 % des recettes agricoles brutes. Rien d'étonnant que ce ne soient pas les paysans chinois mais les Sud-Coréens qui représentent la principale menace pour la bonne tenue de la réunion de Hong Kong.Tristan de Bourbon, à Pék
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