La Chine et l'Inde main dans la main dans la course à l'énergie

L'événement ne va pas passer inaperçu parmi les pays exportateurs d'énergie et leurs opérateurs. La Chine et l'Inde ont décidé en fin de semaine dernière d'établir une stratégie commune en matière d'approvisionnement en énergie. Le ministre indien du Pétrole, Mani Shankar Aiyar, et le chef de la Commission nationale chinoise pour la réforme et le développement, principal organisme de planification économique du pays, ont signé cet important accord de coopération dans les domaines du pétrole et du gaz naturel. "La Chine et l'Inde reconnaissent qu'une rivalité effrénée entre elles n'aboutit qu'au bénéfice du vendeur [d'énergie], quel que soit le pays acheteur remportant l'offre", a déclaré le ministre indien, en rappelant que l'Inde comme la Chine avait perdu des milliards de dollars en essayant de rivaliser pour les ressources énergétiques. "Il est donc raisonnable [...] que l'Inde et la Chine marchent la main dans la main", a-t-il ajouté. En dehors de l'offre conjointe avancée par les deux pays en décembre dernier pour le rachat d'actifs du groupe pétrolier et gazier canadien Petro-Canada en Syrie, les deux pays se sont disputé les mêmes investissements à quatre reprises au cours de ces six derniers mois.Dernier épisode, l'acquisition par le plus grand producteur d'or noir chinois offshore, CNOOC, d'intérêts dans un champ pétrolier nigérian offshore pour 2,7 milliards de dollars un mois après que l'indien Oil & Gas a finalement renoncé à son offre à 2 milliards de dollars. À présent c'est vers le Kazakhstan que se tourne la convoitise chinoise. Ces derniers jours, on attribuait à CNOOC l'intention de lancer une offre pour un pétrolier opérant au Kazakhstan, le canadien Nations Energy, à hauteur de 2 milliards de dollars. Vendredi, Oil & Gas a démenti toute intention de formuler une offre sur la compagnie. Il y a cinq mois, on retrouvait déjà CNOOC parmi les repreneurs d'Unocal pour lequel il proposait 18,5 milliards de dollars. Mais en vain.Il est vrai que Pékin encourage ses opérateurs à courir le monde afin d'acquérir ce qui sera nécessaire pour couvrir les considérables besoins de la Chine de demain. Outre une croissance d'environ 9 % en moyenne depuis deux décennies et qui ne semble pas décidée à beaucoup ralentir, l'ex-empire du Milieu devrait connaître une explosion du nombre de véhicules. L'Agence internationale de l'énergie prévoit 90 véhicules pour 1.000 chinois en 2030 contre 12 en l'an 2000. Mais, selon Ixis Corporate and Investment Bank, le nombre de véhicules augmente beaucoup plus vite. "Les statistiques liées à la consommation de pétrole semblent donc ne pas refléter la réalité", en conclut Johanna Melka, d'Ixis, pour qui la consommation officielle chinoise "est trop faible au vu de la forte accélération de la croissance industrielle". Les besoins sont tels que la Commission nationale pour la réforme et le développement recommande au régime populaire d'investir 220 milliards de dollars sur quinze ans pour accroître la production d'énergies, y compris renouvelables.Laurent ChemineauInflexion des investissements étrangersLes investissements directs étrangers (IDE) en Chine ont légèrement reculé en 2005 de 0,5 %, par rapport à 2004, pour s'établir à la somme malgré tout considérable de 60,33 milliards de dollars, a annoncé le ministère du Commerce. En 2004, deux ans après que la Chine fut devenue la première bénéficiaire d'IDE, ceux-ci avaient augmenté de 13,3 %. Les investissements européens se sont accrus de 22,52 % et ceux en provenance des États-Unis ont décliné dans les mêmes proportions. Les IDE se sont notamment renforcés dans les nouvelles technologies, les télécommunications et l'informatique.
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