Le poids des "baby-boomers" menace les finances fédérales

Triste anniversaire pour les "baby-boomers". Alors que George W. Bush a confirmé lundi l'explosion du déficit budgétaire en 2006, les finances fédérales sont plus que jamais menacées par le vieillissement de la population. C'est en ce début 2006 que pour la première fois l'un des 77 millions de baby-boomers que comptent les États-Unis a soufflé ses soixante bougies.Dans un contexte où de nombreuses entreprises gèlent ou suppriment leurs pensions, et où l'administration ne parvient pas à réformer le système public des retraites ("Social Security"), l'heure n'est pas à la fête pour cette génération née après 1946. En 2006, les principaux budgets sociaux - retraites, couverture sociale avec les programmes Medicare et Medicaid - ont pesé pour 1.132 milliards de dollars sur un budget fédéral de 2.710 milliards.À partir de 2015. Les directeurs de Medicare, destiné aux plus de 65 ans, estiment que le programme pourrait devenir déficitaire à partir de 2015 et ses réserves être épuisées en 2020. Même si la Social Security n'est pas menacée à court terme, sa situation est également critique. Le système pourrait se trouver dans l'incapacité d'honorer ses obligations à partir de 2041.Malgré l'arrivée d'immigrants qui stimulent la natalité, la population ne croît qu'à hauteur de 1 % par an. Et lorsque naîtra le 300 millionième Américain en octobre, 15 % des Américains seront âgés de 60 ans ou plus.Les dépenses consacrées à Medicare et Medicaid représentent actuellement 4,5 % du PIB. Le Bureau du budget du Congrès (CBO) prévient que ce chiffre pourrait bondir à 22 % à l'horizon 2050. Dans le même temps, le budget du système de retraite public passera de 4,2 % à 6,4 % du PIB, selon le CBO. Au cours des prochaines années, les baby-boomers pèseront tout particulièrement sur ces budgets. Dès 2008, les plus jeunes d'entre eux pourront faire valoir leurs droits à la préretraite et, en 2011, cette même génération sera éligible au programme Medicare.Source d'inquiétude supplémentaire, les baby-boomers sont mal en point. Selon le Centre national sur les statistiques de santé (NCHS), la moitié des Américains âgés de 55 à 64 ans souffrent d'hypertension et les deux tiers d'entre eux sont obèses. "L'évolution de la santé de ce groupe affectera l'ensemble de la société", avait averti Amy Berstein (NCHS), en décembre. Dans son discours sur l'état de l'Union, George W. Bush a rappelé la semaine dernière que, à l'instar de Bill Clinton, lui aussi passerait le cap des 60 ans cette année. "Même si ma réforme de la Sécurité sociale n'a pas été adoptée, le coût croissant des coûts des prestations sociales n'a pas disparu pour autant", avait-il ironisé. Le président avait alors annoncé "la création d'une commission bipartisane sur l'impact du vieillissement de la population".Véritable manne. Pendant que l'administration Bush, l'opposition et les contribuables s'inquiètent de l'avenir des baby-boomers, les milieux financiers se frottent les mains. Cette génération, dont les actifs investis s'élèvent à 8.500 milliards de dollars, devrait hériter de 7.000 milliards de ses parents au cours des quarante prochaines années, estime le cabinet Cerulli Associates. Une véritable manne à l'heure où les boomers tenteront de faire fructifier leurs économies pour financer leur retraite.Éric Chalmet, à New York
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