Le G8 veut un accord sur le commerce dans un mois

Le G8 n'a jamais été considéré comme le bon espace pour faire avancer les négociations commerciales. Mais les principaux responsables du blocage du cycle de Doha étant réunis pour trois jours à Saint-Pétersbourg, il eût été dommage de rester muet sur la question. Les huit ont donc décidé d'envoyer un signal fort en donnant " un mois " à leurs négociateurs pour parvenir aux grandes lignes d'un accord, a annoncé hier le président la Commission européenne, José Manuel Barroso." Nous avons donné mandat à nos négociateurs respectifs de parvenir à un accord sur les modalités " d'un compromis " dans un mois ", soit vers la mi-août, a indiqué hier José Manuel Barroso. Bruxelles négocie au nom de tous les pays de l'Union européenne à l'OMC, où les discussions visant à libéraliser les échanges mondiaux (cycle de Doha) sont actuellement bloquées. Elles butent, pour l'essentiel, sur les subventions agricoles qu'accordent l'Europe et les États-Unis, les deux premières puissances agricoles au monde. L'UE est sous-pression pour réduire ses droits de douane et les États-Unis pour abaisser les subventions à leurs agriculteurs. En retour, Bruxelles et Washington demandent aux pays du Sud qu'ils ouvrent davantage leurs frontières aux biens industriels et aux services occidentaux.Poutine pour la Chine. Le sujet va revenir aujourd'hui sur le tapis dans le cadre du " G8 élargi " aux principaux pays émergents (Chine, Inde, Brésil, Afrique du Sud, Mexique). Le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, est aussi attendu. Vladimir Poutine, favorable à l'entrée de la Chine, de l'Inde et du Brésil au sein du G8, a appelé vendredi les pays développés à " lever les barrières à l'accès à leurs marchés " et à " mettre fin aux subventions massives des exportations ".Les États-Unis et l'UE semblent enfermés dans un dialogue de sourds. Hier, Jacques Chirac a ainsi appelé les États-Unis et les grands pays émergents à " faire mouvement " pour sauver les négociations de l'OMC. " Il faut que chacun fasse des efforts " et jusqu'à présent " seule l'Europe a bougé " et est allée " aux limites extrêmes " de son mandat sur l'agriculture. Une déclaration qui fait écho à celle du secrétaire américain au Commerce, Carlos Gutierrez. Il avait assuré vendredi que " personne " n'était " allé aussi loin que les États-Unis dans ces négociations ".En cas d'échec à rapprocher les points de vue à la mi-août, le cycle de Doha, qui vise notamment à venir en aide aux pays en développement, aurait alors toutes les chances d'être renvoyé aux calendes grecques. Le G8 a également appelé à une suppression des droits de douane et autres obstacles aux échanges pour les médicaments afin d'en abaisser le coût pour les plus pauvres.La Russie toujours privée d'OMCLa Russie a commencé son sommet du G8 sur un revers, les États-Unis ayant refusé d'accorder leur feu vert à son adhésion à l'OMC. " Il reste encore du travail à accomplir ", a expliqué George W. Bush, à l'issue d'un entretien avec Vladimir Poutine. Les États-Unis font pression pour un plus grand respect de la propriété intellectuelle en Russie et pour la limitation des subventions qu'elle verse à ses agriculteurs. La pilule est d'autant plus amère que la Géorgie, membre de l'OMC, a créé la surprise en remettant en cause juste avant le G8 l'accord de principe qu'elle avait donné en mai 2004 à l'entrée de la Russie.
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