La mésentente persiste entre la Russie et l'Europe sur l'énergie

La recherche du compromis conduit parfois à des résultats curieux. La sécurité énergétique, principal enjeu du sommet de Saint-Pétersbourg avant que la crise au Proche-Orient n'accapare l'essentiel des discussions (lire pages 2 et 3), en fournit une excellente illustration. Les huit chefs d'État et de gouvernement indiquent dans un communiqué commun soutenir " les principes de la charte de l'énergie ".Pourtant, la Russie refuse obstinément de ratifier cette charte qu'elle a pourtant signée en 1994 considérant qu'elle n'est plus adaptée. Le G8 s'est engagé hier à promouvoir des marchés de l'énergie " ouverts, transparents, efficaces et compétitifs ", permettant un accès effectif aux opérateurs économiques, et la promotion d'un " cadre législatif transparent et équitable " pour favoriser les investissements. Les pays européens du G8, dont un tiers des besoins en gaz sont assurés par la Russie, souhaitent que Moscou ouvre davantage ses réserves d'hydrocarbures et ses infrastructures aux investissements étrangers. Mais le Kremlin conditionne l'ouverture de ses réserves à un accès aux infrastructures de distribution d'énergie en Europe. " Ce n'est pas suffisant, a indiqué hier le président de la commission européenne, José Emmanuel Barroso. Il faut transformer en réalité ces engagements. "Preuve que, sur le fond, le G8 de Saint-Pétersbourg n'a pas changé grand-chose, Vladimir Poutine a demandé hier à Tony Blair en termes à peine voilés que Londres arrête de s'opposer à la pénétration de Gazprom sur son marché. Tout en se félicitant du dynamisme des sociétés britanniques en Russie, il espère que les sociétés russes " auront aussi l'occasion de travailler au Royaume-Uni ".La tentative de Gazprom de prendre le contrôle, au début 2006, de Centrica, le plus gros fournisseur de gaz britannique, a provoqué un véritable tollé outre-Manche. Alors que les cours du pétrole tutoient les 80 dollars le baril, le premier G8 de Poutine a tout au plus permis de jeter les bases d'un partenariat basé sur le respect des contrats et des conditions générales d'équité. C'est le point de départ d'une négociation qui promet d'être longue, et non son point d'aboutissement.Le G8, à l'exception de l'Allemagne, encourage au développement de l'énergie nucléaire. Sur la lutte contre le réchaffement climatique, les chefs d'État, à défaut d'avoir convaincu George W. Bush d'intégrer le protocole de Kyoto, ont réaffirmé leur attachement à " l'objectif final de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques ".
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