L'Europe ne sera pas privée du gaz russe

L'Europe de l'Ouest peut se chauffer tranquillement cet hiver, il n'y aura pas de perturbations de ses approvisionnements de gaz russe (le cinquième de sa consommation). Dimanche, une demi-heure avant la fin de l'année, la compagnie russe Gazprom et l'État biélorusse ont finalement trouvé un terrain d'entente à propos des tarifs du gaz naturel. Alexeï Miller, le PDG de Gazprom, et le Premier ministre de la Biélorussie, Serguei Sidorski, ont annoncé avoir conclu un accord sur quatre ans. Celui-ci prévoit que Minsk paiera désormais 100 dollars les 1.000 mètres3 de gaz livrés par Moscou (contre 46 dollars précédemment). C'est 5 dollars de moins que ce qu'exigeait Gazprom, mais ce tarif reste de très loin inférieur aux 250 dollars les 1.000 mètres3 appliqués aux clients occidentaux.Pour mémoire, Gazprom avait indiqué qu'il couperait lundi à 7 heures GMT le flux gazier à destination de la Biélorussie, ce qui aurait entraîné des perturbations dans l'approvisionnement en Europe, notamment en Allemagne, en Pologne et en Lituanie. Il y a un an, une crise comparable opposant Gazprom et l'Ukraine s'était traduite par des coupures d'approvisionnement en Europe de l'Ouest, en particulier en Italie. Au final, après un long bras de fer, Kiev avait accepté de voir sa facture passer à 130 dollars les 1.000 m3.VERS LES PRIX DE MARCHELa révision musclée des facturations de Gazprom aux ex-membres de l'URSS a aussi touché la Moldavie qui, tournée vers l'Europe,paie désormais 160 dollars les 1.000 m3, tandis que l'Arménie prorusse a vu sa facture doubler à 110 dollars. Il y a peu, c'est la Géorgie, en guerre ouverte contre Moscou, qui a dû consentir à verser à Gazprom 235 dollars les 1.000 m3 de gaz pour éviter une coupure.L'accord avec la Biélorussie clôt donc la reprise en main initiée par Gazprom. Mais, pour de nombreux analystes, le répit ne sera que temporaire. " Cet accord [avec la Biélorussie] nous permet d'évoluer de manière transitoire vers les prix de marché du gaz naturel ", a ainsi déclaré Alexeï Miller aux agences de presse. Des propos qui confirment que Gazprom entend bien amener tous ses voisins à accepter à moyen terme des tarifs comparables à ceux qui sont appliqués à l'Occident.Enfin, pour 2,5 milliards de dollars, Gazprom a pris le contrôle pour quatre ans de la moitié des gazoducs biélorusses gérés par l'opérateur Beltransgaz.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.