Une Chine sociale inquiète l'Occident

Le gouvernement chinois a décidé d'actualiser la loi sur le contrat de travail qui date de 1994. La recrudescence des conflits sociaux et la volonté d'accroître le niveau de vie de la population l'ont poussé à renforcer la protection des employés. Les représentants des entreprises étrangères, interrogés par les autorités, se sont montrés très critiques sur la question. Pour la chambre de commerce américaine, " les sérieux défauts du projet de loi, s'ils ne sont pas corrigés, créeront le chaos dans le monde du travail, affaibliront la compétitivité des entreprises chinoises et auront des conséquences négatives sur l'économie nationale. Le bien-être des travailleurs chinois ne dépend pas seulement de la loi du travail mais aussi de la survie et de la croissance continue des entreprises où ils travaillent ".Verser des indemnisations aux employés licenciés serait ainsi " vraiment déraisonnable ". Les décisions de limiter les périodes d'essai à six mois ou de négocier avec les autorités (sous les habits du syndicat officiel) les licenciements de plus de vingt employés ont également surpris ces entrepreneurs.Ces arguments pourraient sembler l'expression d'un capitalisme aussi sauvage que cynique. En réalité, les entreprises étrangères plaident la bonne foi. " Nous sommes favorables à l'amélioration du niveau de vie des Chinois, explique Giorgio Magistrelli, le président de la chambre européenne. Les entreprises étrangères ne sont pas en Chine en raison du faible coût du travail mais parce qu'elles pensent que le marché va se développer. " En revanche, elles se plaignent qu'étant déjà les seules à respecter la loi, son durcissement ne concernera qu'elles. Selon Giorgio Magistrelli, " de nombreux principes du projet de loi sont déjà présents dans la loi actuelle. Il faut juste aider les autorités à les faire appliquer. Or, si l'écart entre la loi et la réalité s'agrandit encore, elle deviendra encore moins applicable pour les entreprises chinoises ". Du coup, au nom de l'égalité de traitement, les Occidentaux militent en faveur d'un maintien d'une législation plus " business friendly ".
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