Partie pour la Chine où elle compte découvrir la face cahée de la mondialisation, Ségolène Royal risque d'être surprise. Depuis plus d'un an, Pékin s'affaire à renforcer, amender, renouveler tout son arsenal de lois sur la protection de l'environnement. " Il y a une prise de conscience de l'urgence de la situation ", estime Qimenq Han, coresponsable du bureau de Shanghai du cabinet Gide Loyrette Nouel. Il était temps. 75 % de l'eau des lacs et fleuves chinois sont trop pollués pour la consommation, la pêche ou l'irrigation. Les 16 villes les plus polluées du monde sur vingt sont chinoises. La Banque mondiale estime le coût annuel de cette pollution pour la Chine à 54 milliards de dollars.En août prochain, le comité permanent de l'Assemblée nationale populaire (ANP) devrait être en mesure d'adopter une loi sur " l'économie du recyclage " des produits électroniques, des automobiles... Car près des trois quarts des déchets électroniques mondiaux finissent leur carrière en Chine malgré l'interdiction officielle d'importation.AVALANCHE D'AMENDEMENTSDans son livre de campagne, Pour un pacte écologique, Nicolas Hulot préconise de prendre modèle sur la loi chinoise en préparation qui concerne " tout autant le prix de ressources naturelles, le coût du traitement de la tonne de déchets, la limite de consommation d'eau par point de PIB, que la fixation d'un seuil minimal de recyclabilité... ".L'ANP planche par ailleurs sur cinq amendements qui renforceront la loi contre la pollution des cours d'eau, sur un projet de texte contre la pollution atmosphérique, sur 12 amendements de la loi de 1979 et sur la protection de l'environnement... Sans parler de la décision du Conseil d'État de mettre en oeuvre un " développement scientifique " c'est-à-dire plus équilibré et durable. Mais pour Qimenq Han comme pour le spécialiste de la Chine, Jean-François Huchet, reste à savoir si cet arsenal juridique sera appliqué.

latribune.fr

26 Sept 2008, 2:08

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