Le Venezuela passe du populisme au socialisme

Viva la Revolucion ! C'est avec des accents castristes que Hugo Chavez, président du Venezuela, a annnoncé la couleur. Son nouveau mandat, qui débute aujourd'hui et devrait aller jusqu'en 2013, sera celui de l'accélération d'un mouvement déjà en marche depuis sa première prise de fonction, en 1999. Au même titre que le pays change de nom, abandonnant celui de " Républiquebolivarienne ", en hommage àSimon Bolivar, libérateur latino, pour celui de " République socialiste du Venezuela ", il devraitpasser du " populisme " - qui a permis à Hugo Chavez, avec l'aide de la manne pétrolière, de donner à manger aux pauvres tout en se dotant d'une base électorale indéfectible - au " socialisme ".PRESSIONS SUR LES MAJORSSi le vocable semble tout droit sorti des années 70, sur le terrain, il devrait se traduire par différentes manoeuvres visant à effacer les privatisations du néolibéralisme des années 1980 et 1990. La nationalisation du secteur de l'électricité et des télécoms ainsi que la poursuite de la prise de contrôle par l'État de certaines opérations menées par les compagnies pétrolières étrangères sont à l'ordre du jour. À l'image de ce qui a déjà eu lieu ces derniers mois dans d'autres régions productrices, le gouvernement devrait imposer aux BP, ExxonMobil, Chevron, ConocoPhilips, Total et autres Statoil de mettre sur pied des joint-ventures (51 % pour l'État) pour les opérations de transformation du brut super-lourd de l'Orénoque.Les pressions sur les majors, qui bénéficiaient auparavant de conditions très favorables, avec des royalties à 1 % par exemple, n'ont cessé de croître depuis 2004. Cependant, aux prix du pétrole actuels, le jeu semble encore en valoir la chandelle. Et Total, qui participe, selon l'AFP, à hauteur de 47 %, avec Petroleos de Venezuela (38 %) et Statoil (15 %) à un projet dans l'Orénoque, n'a pas voulu réagir aux dernières annonces de Hugo Chavez. De la Russie à laBolivie, les majors en ont vu d'autres... Ce sont en fait les observateurs politiques qui sont inquiets, face à la dérive en matière de concentration des pouvoirs. Non seulement Chavez a fait preuve d'encore plus de népotisme en formant son nouveau gouvernement, mais en plus, il veut abolir l'indépendance de la Banque centrale, et a demandé à sa majorité au Parlement de pouvoir gouverner par décrets.
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