Divergences entre Paris et Lisbonne sur les finances publiques

Les relations pourraient se tendre entre Paris et Lisbonne qui vient de prendre la présidence de l'Union européenne. Première pomme de discorde possible : la politique budgétaire et la confirmation par Nicolas Sarkozy qu'un retour des finances publiques françaises à un niveau " proche de l'équilibre " n'est pas à attendre avant 2012. À huit jours de la participation inédite d'un président de la République à une réunion de l'Eurogroupe, le ministre des Finances portugais a confié, samedi à Lisbonne, que les membres de la zone euro feront pression sur Paris pour qu'il respecte la déclaration qu'il a signée en avril à Berlin et qui l'engage, comme douze autres capitales, à parvenir à un équilibre des comptes publics en 2010 au plus tard. " Chaque pays a le droit d'avoir sa politique budgétaire, mais celle-ci doit respecter le cadre de la durabilité des finances publiques à long terme ", a fait valoir Fernando Teixeira dos Santos. " Si un pays ne veut pas respecter un engagement, cela soulève un problème qui n'est pas juridique, mais politique. Je voudrais donc alerter la France sur ce que sera la réaction de ses partenaires ", a-t-il ajouté.... et les négociations d'adhésion de la TurquieL'autre sujet d'affrontement, l'adhésion de la Turquie, s'annonce assurément plus rude. L'échéance est encore assez éloignée puisque Nicolas Sarkozy envisage de ne l'aborder frontalement qu'à la fin de l'automne, lors de l'examen du rapport annuel de la Commission sur les relations de l'Union avec ce pays candidat. Mais, dès vendredi, le secrétaire d'État portugais aux Affaires européennes, Manuel Antunes, a indiqué que Lisbonne n'entendait pas, contrairement au souhait du président français, organiser un débat sur les frontières de l'Union lors du Conseil européen des 13 et 14 décembre. Ce week-end, c'est le Premier ministre lui-même, José Socrates, qui a réaffirmé sa volonté de poursuivre les négociations d'adhésion. Dans cette perspective, le chef du gouvernement lusitanien a ajouté qu'il espérait l'ouverture, sous sa présidence, de nouveaux chapitres de négociation, alors que Paris n'a pas accepté la semaine dernière d'engager des discussions avec Ankara sur l'union économique et monétaire qui suppose une adhésion à terme.
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