Les entreprises françaises sont mieux disposées sur le climat

Par latribune.fr  |   |  419  mots
Le patronat français a longtemps opposé économie et écologie.Depuis, les choses ont évolué et les patrons ont pris conscience del'urgence écologique et compris l'impasse économique à laquelle conduisait le réchauffement climatique. L'initiative de la présidente du Medef, Laurence Parisot, de projeter le film d'Al Gore, Une vérité qui dérange, au siège même du Medef à Paris devant quelque 300 patrons, est symbolique de cette prise de conscience.Plus concrètement, la création de l'Association des entreprises pour la réduction de l'effet de serre (Aeres), réunion d'industriels qui se sont volontairement imposé une réduction de leurs émissions polluantes, montre que la protection de l'environnement a désormais droit de cité jusque dans certains cénacles industriels. Par ailleurs, le Medef est partie prenante des groupes de travail qui préparent le Grenelle de l'environnement et en sera un des participants principaux aux côtés des associations et ONG écologistes. Enfin, toujours pour montrer que sa prise de conscience n'est pas feinte, le Medef vient de transformer ce qui n'était jusqu'à présent dans son organigramme qu'une sous-commission du développement durable sans pouvoir, ni grand poids, en véritable commission aux statuts renforcés.OPPORTUNITES ECONOMIQUES Si le patronat français évolue, on ne peut cependant pas aller jusqu'à dire qu'il s'est totalement converti à l'écologie. Au moment de la préparation du Plan national d'allocation de quotas d'émissions (Pnaq) - dispositif qui contraint depuis 2005 un millier d'industriels réputés parmi les plus polluants, à réduire leurs rejets de gaz carbonique -, les fédérations patronales concernées n'ont eu de cesse de peser sur les choix du gouvernement. Avec, à la clef, la volonté de desserrer au maximum l'étau écologique et privilégier au mieux leurs intérêts économiques. Même scénario lors de l'affaire du bonus-malus automobile de l'ancien ministre de l'Écologie, Serge Lepeltier. La proposition consistait à récompenser financièrement les acheteurs de véhicules " propres " et à pénaliser les autres. L'industrie automobile fut prompte à réagir, et son lobbying fut très efficace : la proposition fut enterrée à la sauvette.Il reste donc du chemin à parcourir avant que les entreprises n'intègrent pleinement les questions environnementales dans leurs process industriels. Mais les patrons ont déjà pris conscience des formidables opportunités économiques que représente la mise aux normes écologiques des sociétés modernes. Ils savent que, désormais, économie rime de plus en plus avec écologie.