Les républicains peinent à composer avec le bilan économique de Bush

Pour le camp républicain, le coup d'envoi de la présidentielle 2008 a véritablement lieu aujourd'hui dans le New Hampshire. Après les assemblées d'électeurs (caucus) de l'Iowa et du Wyoming, dont Mike Huckabee et Mitt Romney sont respectivement sortis vainqueurs, les candidats du Grand Old Party s'affronteront à l'occasion de la première primaire de la campagne.Alors que l'ancien maire de New York Rudy Giuliani préfère se concentrer sur le " Super Tuesday " du 5 février au cours duquel une vingtaine d'États seront consultés, un ténor du parti, John McCain, entre aujourd'hui dans l'arène. Le sénateur de l'Arizona et candidat malheureux à l'investiture républicaine en 2000 est donné favori dans les sondages dans le New Hampshire tandis que, côté démocrate, Barack Obama pourrait confirmer sa percée de l'Iowa.Le camp républicain se trouve dans une situation atypique. George W. Bush n'a pas de dauphin dans cette présidentielle. De plus, en cette période de net ralentissement économique, les candidats du Grand Old Party doivent composer avec le bilan très critiqué de la Maison-Blanche tout en s'appuyant sur les thèmes chers à leur électorat traditionnel : qu'il s'agisse de la baisse des impôts, de la conclusion de nouveaux accords de libre-échange ou du maintien d'un système de couverture santé reposant pour l'essentiel sur le privé.Le pasteur baptiste Mike Huckabee fait figure de trublion dans sa famille politique. L'ancien gouverneur de l'Arkansas propose d'abolir l'impôt sur le revenu pour établir une TVA nationale contestée par les milieux d'affaires qui craignent aussi un discours protectionniste tranchant avec celui plus traditionnel de ses adversaires. " Je ne veux pas que nos aliments proviennent de Chine, que notre pétrole soit importé d'Arabie Saoudite et nos biens industriels d'Europe et d'Asie ", a prévenu Huckabee.Bien qu'ils s'écharpent sur la crédibilité de leurs projets économiques respectifs, les positions des autres candidats républicains sont relativement proches. Mitt Romney est favorable au renouvellement de l'autorité commerciale du président des États-Unis. Il entend résorber le déficit budgétaire du gouvernement fédéral " en quelques années ". Mais, compte tenu la guerre en Irak, le candidat refuse de s'engager sur un calendrier.L'ancien gouverneur du Massachusetts critique vertement John McCain pour n'avoir pas soutenu les baisses d'impôts proposées par George W. Bush en 2001 et 2003. Pour sa défense, le sénateur de l'Arizona affirme qu'il a voté contre ces baisses d'impôts pour ne pas gonfler le déficit budgétaire qui a atteint un record de 413 milliards de dollars en 2004 et dont la résorption pourrait être compromise par le ralentissement en cours.DES CREDITS D'IMPOTSÀ l'instar de ses rivaux, McCain s'oppose à l'avènement d'un système de couverture santé universel et propose d'accorder des crédits d'impôts aux Américains pour les encourager à souscrire des assurances privées. Même Romney, qui a contraint l'ensemble des habitants du Massachusetts à posséder une assurance lorsqu'il en était gouverneur, estime qu'une telle réforme doit être laissée à la discrétion des États et non du gouvernement fédéral.Dans un contexte où 47 millions d'Américains ne disposent pas d'assurance médicale, les propositions des ténors républicains sont critiquées par l'actuel maire de New York, Michael Bloomberg, auquel on prête l'intention de se présenter en candidat indépendant. Alors qu'il a quitté le parti républicain en juin, le milliardaire estime qu'aucun candidat n'a jusqu'à présent proposé de programme susceptible de relancer l'économie américaine.
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