Areva, Suez et Total au service du nucléaire français dans le Golfe

N'attendez pas de contrats ", avait prévenu l'Élysée à la veille de la visite de Nicolas Sarkozy dans le Golfe. De fait, cette visite éclair, qui doit conduire le président en Arabie Saoudite (où il est arrivé hier), au Qatar et à Abou Dhabi, a surtout vocation à renforcer le dialogue politique entre la France et ses partenaires dans cette région enrichie par le pétrole cher. De fait, hier les gouvernements saoudien et français ont signé quatre accords de coopération, notamment dans les domaines énergétiques, la formation universitaire et la concertation politique.Les intérêts économiques devraient faire bon ménage avec les impératifs de stratégie internationale. Surtout dans le nucléaire civil, alors que Nicolas Sarkozy insiste sur le droit des pays arabes à accéder à cette technologie pour se préparer à l'ère de l'après-pétrole.Areva, Suez et Total s'apprêtent à fournir une illustration concrète de ce que le président qualifie d'" excellence nucléaire française ". Les trois groupes vont révéler pendant ce voyage l'association qu'ils ont formée en vue de proposer deux réacteurs nucléaires EPR à Abou Dhabi. " L'annonce sera faite ce lundi ", précisait hier une source proche du dossier, confirmant des informations révélées par le site des Échos. Concrètement, Areva fournira l'îlot nucléaire tandis que Suez et Total seront présents à parts égales dans un consortium formé avec Abou Dhabi, qui sera propriétaire des réacteurs. L'exploitation en sera assurée par Suez. Le projet pourrait être opérationnel à partir de 2016. L'initiative coïncidera avec la signature d'un accord de coopération sur l'" utilisation pacifique du nucléaire civil " entre la France et les Émirats arabes unis, qui apportera le cadre réglementaire nécessaire.Chacun des membres du trio français devrait y trouver son compte. Areva ouvrira une nouvelle zone pour la commercialisation de son réacteur EPR, dont les deux premiers exemplaires sont en cours de construction en Finlande et en France. Suez, qui exploite des centrales nucléaires en Belgique et en France, y trouvera l'occasion de faire son entrée dans la technologie EPR et d'accentuer son influence sur une région du Golfe dont il est le premier producteur d'électricité. Quant à Total, qui prépare depuis longtemps l'après-pétrole en s'intéressant notamment au nucléaire, il apporte à ses alliés son expertise d'acteur historique dans la région.UNE REFLEXION STRATEGIQUECette alliance pourrait-elle préfigurer un rapprochement entre les trois acteurs, alors que l'Élysée a entamé une réflexion stratégique sur la filière nucléaire en général, et l'avenir d'Areva en particulier ? " En aucun cas, répond une source proche du dossier. Suez tient à conserver la liberté de choisir ses fournisseurs de centrales, et Total a souvent souligné qu'il voulait investir dans le nucléaire en tant qu'opérateur, pas en tant qu'investisseur minoritaire. "
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