Ce n'est pas une surprise, la Chine a battu en 2007 son excédent commercial annuel record réalisé l'an dernier. Les douanes chinoises ont annoncé vendredi qu'il avait atteint 262,2 milliards de dollars, contre 177,47 milliards en 2006. Alors que, depuis plus de trois ans, le gouvernement chinois clame vouloir empêcher la surchauffe de son économie, notamment en encourageant le développement de la demande intérieure et en bloquant l'explosion des investissements publics et des exportations, il ne parvient à réaliser ni l'un ni l'autre. Les exportations vers l'Union européenne et les États-Unis ont ainsi progressé respectivement de 29,2 % et 14,4 % en 2007. Ces revenus supplémentaires accroissent les liquidités présentes dans l'économie nationale, ce qui encourage les banques à prêter et les entreprises à investir, développant toujours plus les capacités chinoises d'exportation.Si rien ne semble annoncer une baisse des exportations, le dernier mois de 2007 montre en revanche que le rythme de leur progression devrait ralentir. Elles n'ont progressé " que " de 21,7 % en décembre (à 114,42 milliards de dollars) contre 22,8 % en novembre. Les importations américaines ont ainsi progressé de 14,4 % en 2007 contre 15,1 % lors des onze premiers mois de l'année. Un recul semblable a également été ressenti dans les échanges avec l'UE. L'excédent commercial de décembre est donc demeuré très éloigné du record du mois d'octobre (22,69 milliards contre 27,05 milliards).RECUL DE LA DEMANDECette tendance, qui devrait se confirmer, ne consacre pourtant pas la réussite de la politique chinoise. Elle est avant tout due à la baisse généralisée de la demande internationale, suite notamment à la crise du subprime. Pékin peut néanmoins s'en féliciter, car ce phénomène pourrait en principe calmer la pression imposée par ses partenaires commerciaux. En principe seulement car, en cette année d'élections outre-Atlantique, les candidats américains pourraient être tentés d'utiliser l'excuse de l'apparition de la Chine sur la scène internationale pour expliquer leurs difficultés économiques internes.