Sarkozy mise sur Blair pour piloter l'Union européenne

Par latribune.fr  |   |  329  mots
Nicolas Sarkozy étend à l'Europe sa politique d'ouverture. Il fait campagne ouvertement en faveur du travailliste Tony Blair pour le placer en bonne position en vue de la désignation du futur premier président de l'Union européenne. L'ancien Premier ministre britannique était l'invité vedette du Conseil national de l'UMP, rassemblé samedi à Paris, et il a été unanimement salué comme tel. Reprenant la balle au bond, Tony Blair a plaidé pour de " nouvelles réflexions " pour l'Europe, " ses citoyens et ses institutions ", face aux défis de la mondialisation.Joli discours, sauf que Tony Blair représente une nation pas franchement enthousiaste pour l'Europe. Faut-il rappeler que le Royaume-Uni refuse de faire partie de la zone euro et qu'il est hors de l'espace Schengen. Au titre du nouveau traité européen signé à Lisbonne, il a de surcroît obtenu de rester en dehors des politiques communes de justice et de police. Désigner un ressortissant britannique pour présider l'Union européenne ne manquerait pas de sel.TROP TOTSi le traité de Lisbonne est ratifié par les 27 États membres de l'Union courant 2008, il entrera en vigueur en principe le 1er janvier 2009. Mais il est fort possible que la désignation du président de l'Union soit reportée de quelques mois, pour tenir compte de l'ensemble des équilibres politiques, puisqu'il s'agira également de s'entendre sur le nom du futur président de la Commission et du futur vice-président, haut représentant pour les affaires étrangères de l'Union. Or le nom du futur président de la Commission dépendra des élections européennes de juin 2009, car il doit représenter la majorité sortie des urnes. Et il est difficile d'envisager que les futurs présidents de l'Union et de la Commission soient de la même couleur politique. Bref, il serait trop tôt pour lancer une campagne pour la présidence de l'Union sans connaître la couleur de la majorité du futur Parlement européen.