Les républicains refusent toute réduction des dépenses militaires

Les démocrates veulent une armée plus réduite mais ils l'envoient faire la guerre aux quatre coins de la planète, alors que les républicains augmentent ses effectifs mais la gardent à la maison. " Depuis les années 1960 où elle faisait fureur dans les cercles washingtoniens, cette fameuse boutade a perdu de sa pertinence. Sous les présidences Bush, les républicains ont non seulement diminué les effectifs de l'armée pour la rendre plus réactive et plus flexible (doctrine Rumsfeld), mais ils ont, dans le même temps, engagé leur pays dans deux conflits majeurs (Irak et Afghanistan). Ce pas de deux paradoxal - qui explique notamment pourquoi l'Amérique n'a jamais pu déployer plus de 180.000 hommes en Irak - a été accompagné par une explosion des dépenses militaires qui devraient atteindre 680 milliards de dollars en 2008.Selon les chiffres du bureau du Congrès, la défense est ainsi le troisième poste du budget fédéral, derrière la santé et les retraites. Outre qu'elles contribuent à aggraver le déficit budgétaire (163 milliards de dollars au cours de l'année fiscale close le 30 septembre), ces dépenses font l'objet de bras de fer récurrents entre la Maison-Blanche et le Congrès, ce dernier se faisant prier pour accorder les rallonges budgétaires régulièrement demandées par l'administration Bush, afin de soutenir l'effort de guerre.Et cette tendance devrait persister en cas d'élection, en novembre prochain, de l'un des actuels candidats à l'investiture républicaine. Tous sont en effet favorables à un maintien des troupes américaines en Irak et en Afghanistan, théâtres militaires pour lesquels l'Amérique devrait débourser 200 milliards de dollars en 2008. Sans compter que Romney, McCain, Huckabee ou Giuliani n'entendent pas consolider la doctrine Rumsfeld. Au contraire, les quatre plaident pour un renforcement des effectifs militaires y compris en Irak.4 % DU PIBPas question donc pour les candidats républicains de louer les vertus du soft power, ou pouvoir de convaincre sans exercer la force, cher à l'universitaire Joseph Nye. Et le fait que l'actuel secrétaire d'État à la Défense, Robert Gates, ait récemment critiqué " la faiblesse disproportionnée " des moyens alloués à la diplomatie américaine (38 milliards de dollars) n'y change rien. Outre la lutte contre le terrorisme, les quatre principaux candidats du " Grand Old Party " avancent aussi comme argument le réarmement de la Russie, que les républicains accusent de plus en plus ouvertement de " chercher sa revanche ", la menace iranienne et l'augmentation continue du budget militaire chinois (50 milliards de dollars en 2008).Pour autant, il faut se garder d'affirmer que les États-Unis connaissent une inflation historique des dépenses militaires. Actuellement, ces dernières pèsent 4 % du PIB contre 3% en 2001 mais 12 % lors de la guerre de Corée, 9 % durant la guerre du Vietnam et 6 % pendant les présidences Reagan, période où les États-Unis avaient entraîné l'ex-URSS dans une dispendieuse course aux armements.
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