Tollé européen contre la France sur la pêche

Nicolas Sarkozy ne cesse d'agacer l'opinion européenne. Cette fois, ce sont ses déclarations à propos des quotas de pêche qui ont provoqué le tollé. À quelques semaines des élections municipales, le chef de l'État a dit aux marins pêcheurs de Boulogne-sur-Mer tout le mal qu'il pensait de la gestion des quotas par la Commission européenne. " Il faut qu'on en sorte ", a-t-il martelé. " Et on a une opportunité pour en sortir, c'est que la France va présider l'Union européenne du 1er juillet au 31 décembre. " Sauf que, comme l'a immédiatement rappelé le commissaire européen français au Transports, Jacques Barrot, la France, même quand elle présidera l'Union, ne pourra agir de façon " unilatérale ".Le ministre de tutelle, Michel Barnier, qui retrouvait hier ses homologues européens à Bruxelles lors d'un conseil des ministres des Vingt-Sept, s'est efforcé de déminer le terrain. " La France n'entend pas préconiser un abandon " des quotas, a-t-il indiqué, ajoutant que Paris souhaitait " engager une réflexion pour sortir des difficultés actuelles de gestion des quotas et améliorer ce système en corrigeant certaines de ses faiblesses ". Selon Michel Barnier, " cette adaptation pourrait notamment porter sur une gestion pluriannuelle et non pas annuelle des quotas autorisés, afin de donner plus de visibilité aux entreprises de pêche et sécuriser ainsi leurs investissements et leurs emplois ".UN INSTRUMENT NECESSAIREActuellement, la Commission européenne fonde pour l'essentiel ses propositions de quotas sur les avis d'experts scientifiques, qui s'inquiètent depuis des années du risque de disparition d'espèces surpêchées, comme le cabillaud. La présidence slovène de l'Union, par la voix de son ministre de la Pêche, Iztok Jarc, a rappelé que " l'objectif est d'avoir une activité de pêche durable et les quotas sont l'un des instruments dont nous avons besoin " pour y parvenir. Plusieurs autres ministres, espagnol, portugais et allemand notamment, ont abondé dans ce sens.
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