À Davos, la Fed est accusée de tous les maux

À la question : " Les banques centrales maîtrisent-elles la situation ? " posée lors du grand débat intitulé " Qui est aux manettes ? ", organisé par la chaîne américaine CNBC, la salle gronde, et répond très majoritairement " non ". Pourtant, nous sommes au lendemain d'une baisse des taux historique de 75 points de base de la Réserve fédérale américaine, censée calmer les marchés. Et Henry Paulson, secrétaire américain au Trésor, a dû renoncer à venir, pour préparer le plan Bush de relance.Pour les stars de Davos, cette réaction est certes indispensable, mais elle donne une impression de précipitation anxiogène, et ne lave pas la Fed de ses erreurs d'anticipations face à la crise financière en cours. Stephen Roach, le très pessimiste économiste vedette de la banque Morgan Stanley (durement frappée par la crise), estime qu'" on attend de la Fed qu'elle prévienne les dangers, pas qu'elle nettoie les effets de la bulle. C'est une façon dangereuse, imprudente, voire irresponsable, de conduire la première économie du monde ". On se demande à Davos si " le monde éternue quand l'Amérique s'enrhume " : mais " l'Amérique a une pneumonie ", s'emporte Stephen Roach, très en forme.Récession, le mot est lâché au coeur de cette 38e édition du World Economic Forum. " Pour l'instant, on ne la voit pas ", affirme le patron du groupe de télécoms new-yorkais Avaya. Pourtant, selon la traditionnelle étude du cabinet PricewaterhouseCoopers, à un horizon de trois ans, la confiance des patrons est en recul, partout dans le monde. " On se prépare pour la récession, confirme la directrice, française, du marketing du groupe Avaya. Les entreprises anticipent une période plus difficile et réfléchissent à de nouvelles façons d'investir, pour conserver les talents, tout en devenant plus flexibles. " Signe que la situation est grave, les spéculateurs sont de retour à Davos. Le milliardaire George Soros, le " tombeur " de la livre sterling en 1992, ne prédit rien moins que " la fin d'une ère de soixante ans d'expansion continue du crédit basée sur le dollar comme monnaie de réserve mondiale ".
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