Le bilan de ce deuxième cabinet Prodi (après celui de 1996 à 1998) tient surtout dans le spectaculaire assainissement des finances publiques. Le déficit public est en effet tombé des 4,2 % du produit intérieur brut (PIB) en 2005 - dernière année pleine du gouvernement de droite de Silvio Berlusconi - à 2,4 % l'an dernier, et avec un objectif de 2,2 % pour cette année. La dette publique retomberait des 106,8 % du PIB atteint en 2006 à moins de 105 %. Cette nette amélioration, ouvrant à la prochaine suspension de la procédure de l'UE contre Rome pour déficit excessif, n'est due qu'à un afflux d'entrées fiscales et non à une réelle réduction de la dépense publique. En un an, l'impôt sur les sociétés a rapporté 27 % de plus. C'est l'effet conjugué d'" avoir commencé à faire payer les impôts à qui ne le faisait pas " (dixit Prodi), c'est-à-dire en luttant contre la fraude fiscale, mais surtout du retour de la croissance (d'environ 1,7 % en 2007), tirée par l'export. L'embellie doit se terminer cette année puisque la Banque d'Italie prévoit à peine 1 % de hausse du PIB en 2008 et 1,1 % pour 2009.Le reste de l'action de Romano Prodi depuis l'été 2006 est beaucoup plus contrasté. De nombreux projets de réformes ont été lancés mais très peu ont abouti, s'enlisant souvent dans les arcanes du Parlement et les dissensions de la majorité de gauche. Des efforts initiaux de " libéralisation ", l'histoire ne retiendra que la vente de certains médicaments dans les supermarchés ou la suppression de quelques commissions des opérateurs téléphoniques ou bancaires. La réforme du secteur télévisuel n'a pas été votée, pas plus que celle des autorités de vigilance du secteur financier ou la libéralisation des services publics locaux (transports notamment). L'an dernier, Romano Prodi et son ministre du Travail ont eu le mérite de préserver, contre ses propres alliés d'extrême gauche, l'essentiel de la réforme des retraites (augmentant l'âge minimum de départ) introduite par son prédécesseur.

latribune.fr

26 Sept 2008, 2:34

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