Le rachat d'Alitalia par Air France compromis

Pour les relations économiques franco-italiennes, la paralysie politique italienne des prochains mois pèsera surtout sur la tentative de rachat de la compagnie aérienne publique Alitalia par le groupe franco-néerlandais Air France-KLM. Des négociations exclusives en ce sens ont commencé il y a deux semaines entre Air France et Alitalia, cette dernière étant contrôlée pour 49,9 % de son capital par l'État italien.L'exclusivité de ces discussions est assurée jusqu'à la mi-mars et Air France devait a priori formaliser une offre ferme de rachat d'Alitalia d'ici là. Mais c'est ensuite que l'accord devrait très probablement ne pas se concrétiser faute de décision du gouvernement italien de vendre ses parts d'Alitalia à Air France. " Le ministère [des Finances, NDLR] examinera l'offre ferme déposée par Air France-KLM au terme des négociations, avec l'aide de ses conseils et du Comité pour les privatisations, et se prononcera de façon définitive sur la cession de la participation de l'État Italien dans Alitalia ", a expliqué il y a dix jours au Parlement le ministre Tommaso Padoa-Schioppa.Mais, depuis sa démission jeudi soir, le gouvernement de Romano Prodi n'a que le mandat de gérer les affaires courantes jusqu'à la nomination d'un nouveau cabinet. Et il serait donc difficile à l'actuel ministre des Finances de faire passer une cession de la compagnie aérienne nationale comme une simple­ décision administrative. Or, si un gouvernement de transition à même de décider de la vente d'Alitalia à Air France est accepté par le Parlement, il aura besoin du soutien des sénateurs de Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi.MOBILISATION DES OPPOSANTS A LA FUSIONC'est précisément dans le camp de Silvio Berlusconi que sont les plus grands détracteurs de la cession d'Alitalia à Air France car cela pénalisera l'aéroport de Milan-Malpensa, fief électoral de ce parti. Des élections immédiates risquent aussi d'être favorables à ces opposants à une fusion Air France-Alitalia. Leur seule inquiétude est que le patron d'Alitalia, Maurizio Prato, favorable à sa fusion avec les Français, les mette devant le fait accompli en renonçant dès jeudi prochain à ses droits d'atterrissage (slots) pour des vols intercontinentaux partant de Malpensa. Aussi le chef de la région de Milan, un allié de Berlusconi, mobilise déjà contre cette possible mesure.
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