Merkel affaiblie par la poussée de la gauche

S'étant déroulées dans un contexte de repli conjoncturel en Allemagne, les élections régionales de dimanche en Hesse et Basse-Saxe ont été en grande partie marquées par une percée des forces de la gauche. La chrétienne-démocrate Angela Merkel (CDU), bien que populaire après deux ans à la chancellerie à Berlin, n'a rien pu faire contre la débâcle enregistrée en Hesse par le sortant Roland Koch, l'un de ses plus proches lieutenants dans le parti. La gauche sociale-démocrate (SPD) fête de son côté le score inespéré il y a encore un an de sa candidate, Andrea Ypsilanti, qui fait presque jeu égal en Hesse avec la CDU (36,7 % contre 36,8 %) et fait oublier un repli historique du même parti en Basse-Saxe. La nouvelle gauche, issue en partie de l'ancien parti communiste de l'ex-RDA, crée de fait l'autre sensation du scrutin, en installant des députés dans deux régions phares de l'ouest du pays.En Hesse, la bataille pour la prise de pouvoir pourrait se poursuivre durant plusieurs semaines. Car ni la CDU ni le SPD ne sont en mesure de former une majorité au Parlement régional avec leur partenaire naturel, le Parti libéral à droite et les Verts à gauche. Des négociations tous azimuts vont débuter, qui risquent d'envenimer un peu plus les querelles au sein de la grande coalition à Berlin et de geler les réformes.UNE SITUATION DE BLOCAGEMalgré un échec en Hesse qui est aussi le sien, la chancelière Merkel a cependant misé sur la continuité du travail gouvernemental jusqu'aux élections de septembre 2009, en pouvant s'appuyer sur une large majorité inchangée dans les deux chambres du Parlement. Un travail gouvernemental toutefois limité, fait remarquer Ulrich Kater, économiste de la DekaBank : " Il n'y avait déjà pas de grandes réformes prévues jusqu'aux prochaines élections. Les scrutins régionaux ne peuvent donc guère freiner quoi que ce soit. "Les partis de la grande coalition sont davantage interpellés par le verdict des urnes, contraints de répondre à la demande de redistribution des fruits de la croissance très en vogue en ce moment. Face à une gauche qui capitalise sur ce créneau, Paul Nolte, historien, prédit que les partis tant chrétien-démocrate que libéral se devront d' " apporter une réponse à la peur des citoyens sur l'évolution de leurs revenus et de leurs retraites " . Pour l'emporter demain, " il ne suffira pas de dire qu'une politique de redistribution de gauche est nocive, mais il faudra se saisir de ces peurs avec des propositions concrètes " , ajoute-t-il. À n'en pas douter, la campagne outre-Rhin pour les élections de 2009 a bien commencé dimanche.
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