Versailles donne le feu vert à la ratification du traité européen

Les "versaillais" auront finalement raison du peuple français ! Le raccourci est tentant même s'il apparaît un peu forcé. Car le texte que députés et sénateurs s'apprêtent à approuver est presque la copie conforme de celui que les Français ont rejeté par référendum le 29 mai 2005. Réuni en Congrès aujourd'hui à Versailles, le Parlement procédera en effet à une révision de la Constitution française nécessaire avant la ratification du traité de Lisbonne.Après la Hongrie, le 17 décembre, puis Malte et la Slovénie le 29 janvier, la France sera donc le quatrième pays à ratifier le nouveau traité européen. La présentation simpliste qui en est faite en France, notamment dans les rangs du parti du président Sarkozy, l'UMP, ne trompe personne en Europe. Président en exercice du Conseil européen, le Premier ministre slovène, Janez Janša, a ainsi observé, lors de la réunion de ratification au Parlement de Ljubljana, que le vote portait sur le même texte que celui de la défunte Constitution européenne. D'ailleurs, l'expression traité simplifié (que La Tribune n'utilise pas) n'est connue qu'en France. Aux Pays-Bas, l'autre nation noniste vis-à-vis de la Constitution, on préfère parler du traité de réforme, en rapport à la réforme institutionnelle, ou tout simplement nouveau traité européen ou traité de Lisbonne.Comme partout ailleurs, à commencer par l'Allemagne. La seule véritable différence avec le projet de traité constitutionnel mort-né porte sur les symboles, comme le drapeau, qui ne figure plus dans le nouveau traité.NULLE TROMPERIE A L'EGARD DES CITOYENS FRANCAISPour autant, l'étendard bleu étoilé ne disparaît pas. Nicolas Sarkozy est en effet le premier président français à avoir choisi, pour sa photo officielle, de poser dans la bibliothèque de l'Élysée à côté des drapeaux français et européen.Toutefois, le président de la République a raison lorsqu'il dit qu'il n'y a là nulle tromperie à l'égard des citoyens français. " J'ai reçu un mandat des Français ", dit-il, pour faire ratifier par " voie parlementaire " le traité de Lisbonne. " Pendant la campagne présidentielle, j'ai été très franc, il n'y a eu aucune hypocrisie. " De fait, les Français n'ont pas rejeté en mai 2005 les réformes institutionnelles (président permanent de l'Union, ministre des Affaires étrangères de l'Union, nouvelle taille de la Commission, nouvel espace de liberté, de sécurité et de justice...) prévues par le projet de traité constitutionnel. Ils ont voulu plutôt sanctionner le gouvernement puisque tous les sondages après le référendum ont montré l'attachement des Français à l'UE.À part l'Irlande, dont la Constitution oblige la consultation populaire, tous les autres États membres, y compris les plus europhobes comme le Royaume-Uni ou la République tchèque, ratifieront le traité par voie parlementaire. Et l'Irlande se prononcera parmi les derniers, afin que la pression sur son peuple soit maximale.Après le vote de ce lundi à Versailles, qui doit être acquis aux trois cinquièmes des suffrages exprimés, l'Assemblée mercredi, puis le Sénat jeudi se prononceront pour autoriser Nicolas Sarkozy à ratifier le nouveau traité.
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