L'adhésion, officialisée hier, de l'Ukraine à l'Organisation mondiale du commerce est une bonne nouvelle pour Vladimir Poutine. Le président russe, qui souhaite que son pays devienne membre de l'OMC avant son départ du Kremlin, met ainsi une nouvelle carte dans son jeu. Moscou aurait sans doute souhaité, ne serait-ce que par orgueil national, accéder aux jouissances du commerce international multilatéral avant Kiev. Mais l'Ukraine de Viktor Iouchtchenko a été plus rapide, voire plus habile, misant notamment sur sa coopération avec Bruxelles. D'ailleurs, dès son entrée à l'OMC, l'Ukraine entamera des négociations sur un accord de libre-échange avec l'Union européenne." Compte tenu de l'aspiration de la Russie à rejoindre l'OMC, nous allons avoir des négociations intéressantes " sur des " mesures antidumping " et d'autres " restrictions " imposées par Moscou sur les exportations ukrainiennes, dit Viktor Iouchtchenko. Bref, la voie de Genève pour Moscou passe par Kiev. L'Ukraine a un déficit commercial annuel d'environ 6 milliards de dollars avec la Russie dont " une moitié ", selon Kiev, serait due à ces restrictions.MOSCOU DOIT CONVAINCRE LA GEORGIE ET L'ARABIE SAOUDITECependant, afin de pouvoir entrer au sein de l'OMC, Moscou doit encore mener à bien ses négociations bilatérales avec la Géorgie et l'Arabie Saoudite, car l'accession se fait à l'unanimité et aucun pays ne doit opposer d'objection. La Russie, grande économie encore à l'écart du commerce international multilatéral avec l'Iran, cherche à devenir membre de l'OMC non seulement pour faciliter à ses produits l'accès aux marchés étrangers, mais elle cherche surtout, en alignant sa législation sur les normes juridiques de l'OMC, à créer un climat plus favorable pour les investissements étrangers. Quant à l'Ukraine, son adhésion à l'OMC sera effective après la ratification de l'accord par le Parlement de Kiev le 4 juillet prochain. Elle deviendra le 152e État membre de l'OMC trente jours après la ratification.

latribune.fr

26 Sept 2008, 2:37

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