Pour préserver son avance, McCain met l'accent sur l'économie au détriment de l'Irak

Par latribune.fr  |   |  421  mots
Nous devons nous faire à l'idée que nous sommes favoris pour l'investiture républicaine. " Après avoir creusé l'écart avec son principal rival, Mitt Romney, lors du Super Tuesday, John McCain et ses partisans affûtent leurs armes en vue des prochaines primaires. Les analystes politiques notent que le rebond du sénateur de l'Arizona est lié pour beaucoup à un choix stratégique : il se fait plus discret sur l'engagement américain en Irak et met davantage l'accent sur l'économie, la préoccupation majeure des électeurs.Critiqué par Romney qui a fait fortune dans le capital-investissement et l'accuse de " ne pas comprendre comment fonctionne l'économie ", McCain s'est engagé à dévoiler prochainement " des propositions spécifiques ". Mais ses idées sont connues.McCain assume l'héritage de Ronald Reagan et ses futures propositions " ne reposeront pas sur de grandes interventions gouvernementales, des hausses d'impôts ni sur un développement de l'administration ".REFORME DES SYSTEMES DE RETRAITEET DE SANTE" L'une des principales causes de la situation actuelle réside dans [l'échec] à limiter les dépenses " publiques. En 2001 et 2003, le sénateur McCain s'est opposé aux baisses d'impôts de l'administration Bush car il les jugeait mal venues en temps de guerre et que, selon lui, elles bénéficieraient surtout aux ménages aisés. Aujourd'hui, le candidat McCain est favorable à la pérennisation de ces baisses d'impôts censées expirer en 2010. Il vient de voter le plan de relance fiscal de 150 milliards de dollars proposé par le Trésor mais a regretté que les avantages aux entreprises n'y soient pas plus nombreux. McCain estime que, en perpétuant les baisses d'impôts des particuliers, en accordant des crédits d'impôts pour la recherche-développement et en abaissant la fiscalité des entreprises de 35 % à 25 %, le produit intérieur brut des États-Unis pourra s'apprécier de 10 %.Pour financer son projet fiscal, McCain entend réformer le système de retraite et les programmes de santé Medicare et Medicaid. Il se distingue toutefois de ses adversaires républicains car il veut baisser le prix des médicaments aux États-Unis, quitte à les importer. Pour l'heure, McCain a critiqué le caractère dispendieux de l'administration Bush sans proposer de mesures concrètes pour réduire le déficit budgétaire attendu à 407 milliards de dollars en 2009. Il reste aussi discret sur la façon dont il compte gérer la crise de l'immobilier, se contentant de soutenir les efforts de l'actuel président et fustigeant les pratiques de " certains gourmands à Wall Street ".