La droite espagnole centre sa campagne sur l'immigration

À cette question, Mariano Rajoy, le président du PP (Parti populaire), semble répondre par l'affirmative. Et il a résolument commencé à orienter dans cette direction la campagne pour les législatives du 9 mars, alors que les sondages augurent d'un résultat des plus serrés.Rajoy préconise une politique d'immigration aux accents visiblement sarkoziens, basée sur l'idée d'un contrat que devront signer les candidats au statut de résident, par lequel ils s'engagent à respecter les " coutumes espagnoles ", un concept que le leader du PP s'est jusqu'ici abstenu de définir précisément. Rajoy s'est également prononcé contre le port du hidjab dans les écoles, et préconise l'instauration d'un système à points pour l'octroi des permis de résidence, qui favoriserait les immigrants offrant une " plus grande capacité d'intégration " et provenant de pays " ayant des liens historiques " avec l'Espagne. Une clause interprétée à Madrid comme une manière d'accorder la priorité aux Latino-américains plutôt qu'aux Maghrébins.Rajoy défend par ailleurs un durcissement du Code pénal, qui abaisserait le seuil de la responsabilité pénale de 14 à 12 ans. À partir de cet âge, les délinquants seraient confinés dans un centre d'internement, puis transférés de manière automatique dans une prison à l'âge de 18 ans dans le cas des délits " très graves ".INDIGNATION DES SOCIALISTESLe PP espère attirer le vote des habitants des quartiers les plus démunis des grandes villes, où l'intégration des immigrés (qui représentent déjà 10 % de la population espagnole, un pourcentage en augmentation très rapide) est la plus difficile, et où le problème de la délinquance provoque une forte alarme sociale. Les socialistes ont réagi en accusant le PP de jouer avec la xénophobie, tandis que le ministre de l'Intérieur, Alfredo Pérez Rubalcaba, rappelait que l'année record en homicides en Espagne (pas moins de 1.251) fut 2002, lorsque le titulaire de l'Intérieur était... Mariano Rajoy.
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