Divine surprise ! Alors qu'économistes et professionnels des marchés broyaient du noir depuis plusieurs semaines, les consommateurs en profitaient pour faire leurs emplettes. Du coup, alors que certains experts s'attendaient à un recul de 0,4 % des ventes de détail outre-Atlantique sur janvier, les chiffres, rendus publics hier par le département du Commerce, affichaient au contraire une progression de 0,3 %. Entre une croissance du PIB pour le moins pâlichonne au quatrième trimestre (0,6 %, contre 4,9 % au trimestre précédent) et un marché de l'emploi qui a connu ses premières destructions nettes de postes (- 17.000) en janvier, les consommateurs avaient en effet de quoi déprimer. Sans oublier la valeur déclinante de leurs biens immobiliers et la hausse du prix de l'essence... Qu'ils aient mis la main au portefeuille ne peut donc qu'être bon signe.UNE SITUATION CONTRASTEECela dit, à y regarder de plus près, l'image de la situation des consommateurs est quelque peu différente. Et moins encourageante. D'abord, la hausse des ventes d'automobiles et de pièces détachées, de 0,6 % en janvier (après un recul de 1,1 % en décembre), est contredite par d'autres sources, telle Autodata, qui faisait état récemment d'un repli des ventes de voitures de 6,3 %. Ensuite, les dépenses discrétionnaires (électronique, appareils ménagers...) sont en baisse, signe que les ménages font quand même attention à leurs dépenses. Enfin, si l'on exclut les éléments volatils tels qu'un plein d'essence, le chiffre de base des ventes de détail de janvier ressemble à un encéphalogramme plat. Et si, sur les douze derniers mois, il est en hausse de 2,6 %, cela n'en reste pas moins sa plus faible progression depuis 2003. Autant dire que l'enthousiasme suggéré par la publication du jour pourrait vite retomber. Ryan Sweet, économiste à Moody's-Economy.com, estime d'ailleurs que le pire est devant nous en termes de consommation, tant les signes de détérioration du climat économique sont nombreux.

latribune.fr

26 Sept 2008, 2:38

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