Washington commence à s'impatienter

Alors que l'Europe, sous l'impulsion de la Commission, semble vouloir traiter rapidement la question des fonds souverains, le Fonds monétaire international (FMI), pourtant mandaté par les pays du G7 pour édicter un ensemble de règles de " bonnes pratiques " pour ces fonds qui détiennent 2.500 milliards de dollars d'avoir donne l'impression de vouloir prendre son temps.Officiellement, c'est à Washington, à la mi-avril et lors des réunions de printemps des institutions de Bretton Woods, que le grand argentier doit rendre public son rapport très attendu par les pays industrialisés. Or, selon les premiers éléments d'information, ce document pourrait bien n'être qu'une première ébauche destinée à être évaluée par les pays membres du G7. De même, il se confirme que cette compilation de " best practices " n'aura, a priori, aucun caractère obligatoire. Les fonds concernés pourront donc n'en adopter que quelques-unes, voire aucune sans que le FMI puisse trouver à y redire. Ces tergiversations commencent à inquiéter l'administration Bush, qui tente d'encourager le FMI à aller plus vite et plus loin dans l'élaboration de son rapport. Il faut dire que, dans le contexte des primaires, la supposée menace représentée par les fonds souverains arabes, russes et chinois commence à s'incruster dans le débat électoral.HARO SUR LES FONDS RUSSES, CHINOIS ET ARABESSelon un sondage de l'institut texan Public Strategies, deux électeurs américains sur trois se disent inquiets de l'entrée des fonds souverains étrangers dans le capital d'entreprises américaines. Plus important encore, 60 % de ces électeurs se disent favorables à une interdiction, par le Congrès, des investissements effectués aux États-Unis par les fonds souverains russes, chinois et du Moyen-Orient.Et cette inquiétude ne risque pas de se calmer avec les déclarations, vendredi dernier, de Roman Shiyko, directeur au ministère des Finances russe. Selon lui, le fonds souverain que Moscou vient de créer va diversifier ses placements et envisage d'acheter des obligations émises par Freddie Mac et Fannie Mae, les deux organismes de refinancement hypothécaires américains.Dans la tourmente actuelle provoquée par la crise des subprimes, cette déclaration prend l'allure d'une provocation qui va renforcer la détermination de plusieurs élus américains dans leur volonté d'encadrer plus durement les fonds souverains.
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