Chypre vit l'espoir d'une réunification

Ce n'est pas tant parce qu'il est devenu, avec 53,4 % des voix, le nouveau président chypriote, dimanche dernier, que Demetris Christofias devrait entrer dans l'Histoire. Ni parce qu'il sera le seul président communiste de toute l'Union européenne. Il n'a d'ailleurs pas l'intention de nationaliser quoi que ce soit, dans une économie de 15 milliards d'euros. Si ce fils de maçon, qui a étudié l'histoire en Union soviétique, restera peut-être dans les mémoires, c'est parce qu'il aura réussi l'impossible, après trente-quatre ans de conflit : la réunification de Chypre. Rien n'est encore fait, mais tout semble bien parti.LES TURCS REPRESENTENT ENVIRON 20 % DE LA POPULATIONLa réunification est une des priorités des électeurs chypriotes grecs. Ils l'ont montré en sanctionnant, dès le premier tour de la présidentielle, le candidat (et président sortant) Tassos Papadopoulos. Ce dernier avait tout mis en oeuvre pour faire dérailler, en 2004, un plan d'unité des Nations unies répartissant les pouvoirs - et les terres - entre Chypriotes turcs et Chypriotes grecs. Les Turcs représentent environ 20 % de la population. L'île est divisée depuis l'invasion turque de 1974 intervenue à la suite d'un coup de force grec visant à rattacher l'île à la Grèce.Pour l'heure, le nouveau président, qui prendra ses fonctions le 28 février prochain, a déjà pris langue avec Mehmet Ali Talat, le leader de la communauté chypriote turque. Le deuxième a appelé le premier pour le féliciter. Les deux sont convenus de se rencontrer rapidement pour ouvrir la voie à des discussions en vue d'une réunification. " Je tends la main de l'amitié et de la coopération aux Chypriotes turcs et à leurs dirigeants. Je les appelle à travailler avec nous pour le bien commun du peuple dans un climat de paix ", a déclaré Demetris Christofias. S'il est clairement prêt à discuter, il y est aussi fortement encouragé par l'Europe. Le président de la Commission, José Manuel Barroso, a appelé le nouveau chef d'État à " saisir cette chance et à démarrer sans tarder des négociations sous les auspices de l'ONU au sujet d'un accord global ".Un accord qui serait aussi le bienvenu pour Ankara, qui a vu ses efforts pour rejoindre l'UE achopper, entre autres, sur son refus d'ouvrir ses ports et aéroports aux bateaux et avions chypriotes grecs.
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