Un État américain sur deux est dans le rouge

La fin de la seconde présidence de George W. Bush va-t-elle coïncider avec l'une des plus importantes Berezina budgétaires qu'ont connues les États-Unis depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ? On sait déjà que les finances fédérales ne sont guère reluisantes, le déficit sur les quatre premiers mois de l'actuel exercice budgétaire atteignant 87,7 milliards de dollars (contre 42,2 milliards pour la même période en 2007). Selon le Trésor, on se dirige vers un déficit budgétaire fédéral pour l'actuel exercice de 410 milliards de dollars (contre 163 milliards précédemment). À l'issue de ses deux mandats, George Bush aura donc dilapidé l'impressionnant excédent budgétaire de 130 milliards accumulé sous les présidences Clinton.Mais l'affaire se corse avec le fait que près de la moitié des États américains risquent d'enregistrer un déficit budgétaire à la fin de l'exercice 2008-2009 qui débute en juillet prochain. Selon le Center on Budget and Policy Priorities, un think tank bipartisan et spécialisé dans les questions budgétaires, au moins " 25 États américains termineront le prochain exercice budgétaire dans le rouge ". La somme des déficits serait équivalente à près de 35 milliards de dollars, une somme " modeste " en comparaison du déficit fédéral, mais de grande ampleur à l'échelon des États. L'affaire est d'autant plus sérieuse que la loi américaine interdit en théorie à tout État de présenter des comptes dans le rouge. Parmi les États concernés, on compte la Floride, la Caroline du Sud ou le Michigan." Cette situation est le résultat de la convergence de plusieurs éléments qui réduisent de manière drastique les recettes fiscales des États ", juge Nick Johnson, analyste au sein du think tank et spécialiste de la fiscalité des États. " Il y a d'abord le ralentissement de l'économie qui affecte les bénéfices des entreprises, cela sans oublier les difficultés des ménages face à la crise des subprimes et l'augmentation des faillites individuelles. " Mais l'expert juge aussi que le programme de relance fiscale du président Bush pour sortir l'économie américaine de l'ornière est responsable de la situation. " Il fait perdre un total de 2 milliards de dollars aux États qui déterminent leurs recettes fiscales à partir de ce que collecte l'État fédéral ", poursuit Johnson. L'une des mesures de ce plan de relance permet aux entreprises qui achèteraient un équipement neuf en 2008 d'en déduire la moitié du prix de leur impôt sur le bénéfice. Des États comme la Floride ou le Michigan, qui calquent leur système fiscal sur celui du gouvernement fédéral, voient donc des recettes supplémentaires s'envoler.UN ASSECHEMENT DU CREDITPour aggraver la situation, tous les experts signalent un assèchement du crédit pour les collectivités locales américaines qui voient actuellement les taux d'intérêt multipliés par quatre sur le marché aux enchères qui permet de déterminer de manière régulière à quel taux ces collectivités peuvent rembourser leurs emprunts à long terme (lire " La Tribune" du 21 février) . Face à cette situation, les États n'ont que très peu de marge de manoeuvre, à moins d'augmenter la fiscalité locale. Une solution aléatoire en période électorale...
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