Les entreprises russes multiplient les acquisitions à l'étranger

Les analystes de M&A Intelligence, un groupe d'experts russes, ont publié un rapport détaillant l'activité des sociétés russes sur le marché international des fusions-acquisitions sur les cinq premiers mois de cette année. La valeur des opérations a déjà atteint 11,4 milliards de dollars et pourrait s'élever à 30 milliards d'ici la fin 2008, soit une croissance de 50 % par rapport à l'an dernier. Le marché des fusions-acquisitions 2007 avait totalisé 20,8 milliards de dollars.Les secteurs de l'économie russe les plus actifs dans les opérations de fusions-acquisitions sont par ordre décroissant la métallurgie (6,2 milliards de dollars), les hydrocarbures (2,2 milliards) et le BTP (1,2 milliard). Des chiffres auxquels on peut d'ores et déjà ajouter les 2 milliards de dollars que le premier pétrolier privé russe Loukoïl vient de dépenser la semaine dernière pour la raffinerie italienne Isab di Priolo, tandis que Severstal dépensait 1,25 milliard pour le sidérurgiste américain Esmark. Selon Andreï Zaïkov, le directeur de M&A Intelligence, les investisseurs russes devraient également porter un grand intérêt aux secteurs de la construction mécanique, de l'industrie chimique et à celui des services. La finance n'est pas en reste avec le géant d'État Sberbank (première banque d'Europe centrale et de l'Est), qui a annoncé une expansion internationale pour bientôt.Presque tous adossés à des groupes miniers ou pétroliers, lesquels génèrent actuellement d'énormes volumes de liquidités grâce aux cours record des matières premières, les oligarques se dépêchent de diversifier géographiquement leurs activités. En cela, ils suivent scrupuleusement les conseils d'un Kremlin désireux de profiter de la crise financière globale pour accroître rapidement son influence dans l'économie mondiale. Trois sociétés minières russes (dont probablement Basic Element et Norilsk Nickel) pourraient dès ce mois-ci dépenser 2 milliards de dollars en Zambie pour des actifs de cuivre, selon une source diplomatique russe.LA TAILLE MOYENNE DES TRANSACTIONS AUGMENTE Viktor Vekselberg, 14e fortune russe avec 11,2 milliards de dollars selon le magazine Forbes, investit énormément à l'étranger dans des domaines très divers (chimie, hôtellerie, métallurgie), avec pour objectif d'avoir 20 % de son portefeuille d'actifs hors de Russie.M&A Intelligence remarque également que la taille moyenne des transactions augmente significativement avec les années. De 142 millions de dollars en 2005, elle est passée à 408 milliards sur les cinq premiers mois de 2008. Géographiquement parlant, les cibles recensées ces cinq dernières années par le groupe d'experts se situent par ordre décroissant au Canada (sur une seule opération : l'acquisition de LionOre par Norilsk Nickel pour 6,7 milliards de dollars). Suivent l'Ukraine, les États-Unis, la Suisse, le Kazakhstan, la Turquie, le Royaume-Uni et l'Italie. La France est en 9e position avec 1,6 milliard de dollars, devant la Chine avec 1,5 milliard de dollars.
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