L'OCDE prévoit une remontée du chômage en 2008 et en 2009

Les statistiques du chômage, qui évoluent en dents de scie dans de nombreux pays développés depuis plusieurs trimestres, devraient adopter une tendance nettement plus haussière jusqu'en 2009, selon le dernier rapport sur les perspectives de l'emploi de l'OCDE. Le ralentissement de la croissance provoqué par la flambée des prix du pétrole et la crise financière devraient finir par avoir raison de la baisse sensible du chômage de ces dernières années. Le taux de chômage moyen des 30 pays membres de l'OCDE est tombé à 5,6 % en 2007, le niveau le plus bas depuis le début des années 1980. Et le taux d'emploi est au plus haut depuis la Libération : deux tiers des personnes en âge de travailler occupent un emploi.Les pays riches sont globalement mieux armés aujourd'hui que lors des précédents coups de frein pour aborder le retournement de la conjoncture. La croissance de l'emploi tomberait à 0,7 % en 2008 et 0,5 % en 2009, contre une moyenne de 1,1 % sur la période 1995-2005. Résultat, le nombre de chômeurs dans la zone de l'OCDE augmenterait de 1 million de personnes en 2008, et de près de 2 millions en 2009, selon l'OCDE. Le taux de chômage moyen des pays membres de l'OCDE grimperait légèrement en 2008 (5,7 %) et en 2009 (6 %).L'OCDE estime ainsi que le taux de chômage aux États-Unis passerait de 4,6 % en 2007 à 6,1 % en 2009. L'Europe serait plutôt épargnée. L'OCDE estime que le taux de chômage au sein de la zone euro diminuerait en moyenne en 2008 (6,9 %), avant de remonter légèrement l'an prochain (7 %). Les pays les plus affectés par la hausse du chômage en Europe seraient, selon l'OCDE, l'Espagne, l'Irlande, l'Islande et la Turquie. Le chômage continuerait en revanche de reculer en République tchèque, en Slovaquie et en Pologne.DISCRIMINATIONSLe " principal enjeu ", estime l'OCDE, est de faire rentrer davantage de personnes sur le marché du travail afin de limiter les effets du vieillissement démographique. Il faut pour cela " s'attaquer comme il convient aux obstacles tels que les comportements discriminatoires ", qui limitent l'accès à l'emploi. L'OCDE met ainsi l'accent sur " les difficultés de certains jeunes à sortir, en fin de scolarité, d'une situation de non-emploi ".L'OCDE pointe du doigt les discriminations envers les femmes ou les salariés victimes du racisme. Une femme a 20 % de chances de moins qu'un homme d'accéder à un emploi, et perçoit une rémunération inférieure en moyenne de 17 %. Les travailleurs appartenant à des minorités ethniques ont des durées de recherche d'emploi supérieures de 40 % à 50 % à celles de personnes appartenant à des groupes majoritaires.Les multinationales tirent les salairesLes multinationales sont parfois accusées de concurrence déloyale en tirant avantage des salaires plus faibles et des normes de travail moins contraignantes des pays d'accueil. L'OCDE arrive à des conclusions plus nuancées. L'analyse conduite pour trois pays riches (Allemagne, Portugal et Royaume-Uni) et deux économies émergentes (Brésil et Indonésie) indique que les investissements étrangers, en général, améliorent les salaires dans les filiales étrangères. Les travailleurs passant d'une entreprise locale à une entreprise étrangère bénéficient d'une hausse de salaire de 6 % au Royaume-Uni et de 21 % au Brésil. Les effets sur les conditions de travail sont en revanche beaucoup plus faibles, selon l'OCDE.
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