Budget : accord provisoire sur la paie des fonctionnaires

Le blizzard qui s'est abattu sur l'est des Etats-Unis a paradoxalement apporté un dégel budgétaire. Le Congrès républicain a autorisé la réouverture des administrations, et le président Clinton a avancé de nouvelles propositions budgétaires respectant les projections macroéconomiques de ses adversaires. Après trois semaines de perturbations dues à l'absence de budget, des centaines de milliers de fonctionnaires fédéraux reprennent le travail aujourd'hui... si la tempête de neige leur permet de gagner leur bureau. Les républicains se sont résignés à approuver le financement des rémunérations de 280.000 employés mis en congé forcé, et des salaires de 480.000 autres qui travaillaient sans être payés depuis le 16 décembre. Il s'agit d'une concession importante pour les parlementaires, qui se servaient de la paralysie administrative comme d'un levier pour forcer le président à accepter leur plan d'assainissement budgétaire sur sept ans. Leur tactique a échoué : non seulement Clinton a tenu bon, mais il a convaincu l'opinion que l'intransigeance de ses adversaires était responsable de la pagaille et qu'il était le dernier rempart face aux coupes sociales des « extrémistes » républicains. « Le coût de la paralysie, la gêne et les problèmes qu'elle causait augmentaient chaque jour », explique Robert Reischauer, ancien directeur du Congressional Budget Office (CBO). « Des entreprises et des ménages allaient se déclarer en faillite. Comme le président ne donnait pas l'impression de capituler, les républicains devaient changer de tactique. » Une base et un objectif communs Ces derniers n'ont pas capitulé non plus. Le texte sur la réouverture des administrations limite la rémunération des fonctionnaires jusqu'au 26 janvier et ne finance que de façon incomplète les activités des agences fédérales. Au- trement dit, les fonctionnaires reprendront le travail et seront rémunérés, mais des milliers d'entre eux se tourneront les pouces faute de crédits de fonctionnement. Et la fonction publique pourrait être à nouveau partiellement paralysée dans trois semaines si un compromis budgétaire n'est pas trouvé d'ici là. Par ailleurs, les républicains ont enfin obtenu du président Clinton qu'il publie son propre plan d'élimination du déficit fédéral d'ici 2002 à partir des projections du CBO, un peu moins optimistes que les chiffres sur lesquels étaient basées les précédentes propositions de la Maison-Blanche. Un travail d'élagage important a été accompli, puisque les deux parties ont maintenant une base et un objectif communs : l'élimination du déficit sur sept ans à partir des projections du CBO (deux concessions majeures de Clinton). Leurs plans, cependant, restent très éloignés. Les républicains affirment ainsi que les dépenses contenues dans le dernier plan Clinton sont supérieures de 400 milliards sur sept ans aux crédits inclus dans leur plan. Jean-Marie Macabrey, à Washington
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