Budget : priorité au refroidissement économique

Augmenter le budget de 16,1 % afin de mieux « refroidir » une économie en forte croissance n'est pas nécessairement contradictoire : telle est la leçon que l'on peut tirer de la présentation, hier, à Djakarta, de la loi de finances 1996-1997 aux parlementaires par le président indonésien Suharto. Car la priorité de ce budget relatif à l'année fiscale qui démarre le 1er mars est bien de contenir la surchauffe qui menace : « Si nous ne nous en occupons pas comme il faut, cette menace pourrait se transformer en un bouleversement économique qui aurait un impact considérable sur la croissance et une distribution équitable [de ses retombées] », a insisté le chef de l'Etat. La politique monétaire aura elle aussi pour objectif un ralentissement de la croissance, a ajouté le ministre des Finances, Mar'ie Mohammed. A 7,5 % cette année, la progression du PIB devrait être une nouvelle fois sensiblement supérieure à l'objectif de 7,1 % fixé par le gouvernement. Et ce dynamisme compromet la maîtrise du niveau général des prix, qui ont augmenté de plus de 8,6 % l'an dernier, contre un objectif officiel de 5 %. Autre retombée négative : le creusement du déficit de la balance des paiements courants qui, selon les évaluations de Goldman Sachs, est passé de 3,1 milliards de dollars en 1994 à 7,7 milliards l'année suivante, et surtout à 10,1 milliards, soit 4,7 %, en 1996.
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