Budget + Bonn tente de combler le «trou béant» de ses finances publiques

Theo Waigel n'aura pas réussi à tenir les objectifs qu'il s'était fixés l'an dernier pour son budget 1998. Au lieu des 447 milliards de deutsche marks prévus initialement, le ministre allemand des Finances table finalement sur 461 milliards de dépenses l'an prochain. Une forte hausse qui sera justifiée aujourd'hui devant les députés de la coalition par le coût du chômage. Un montant de 40 milliards aurait été programmé pour son financement et celui de l'Office fédéral du travail. Un poste nettement sous-estimé dans le budget 1997 et qui oblige par ailleurs Theo Waigel à présenter vendredi une loi de finances rectificative. Pour cette année, le ministre avait planifié dans la loi de finances 440 milliards de marks de dépenses, après 455 milliards en 1996. Ils devraient être dépassés d'au moins 10 milliards, certaines sources gouvernementales évoquant même le chiffre de 20 milliards. Compte tenu de la baisse des recettes fiscales, le manque à gagner totaliserait ainsi de 30 à 40 milliards. Un « trou » qui sera compensé par une hausse de l'endettement, des économies (depuis le mois dernier, les investissements publics importants sont soumis à autorisation préalable), mais surtout par des recettes de privatisation (Deutsche Telekom, Postbank...). Pour la première fois, le gouvernement va être obligé de faire voter par les députés la « perturbation de l'équilibre économique global » de manière à justifier pourquoi l'endettement (70 milliards au lieu de 53,3 prévu) est supérieur aux investissements (59,6 milliards). La Constitution l'interdit sauf cas d'exception. Régime minceur. Le budget 1998, qui sera adopté également demain en Conseil des ministres après avoir été extrêmement difficile à boucler, a été basé sur une hypothèse de croissance de 2,7 à 2,8 % et sur une baisse du chômage de 100.000 personnes, soit un niveau de 4,185 millions. L'institut de conjoncture RWI d'Essen a indiqué hier qu'il s'attendait à une hausse du PIB de 3 % l'an prochain. Le ministre prévoit un déficit fédéral inférieur à 58 milliards, ce qui doit permettre de limiter l'ensemble des déficits publics à un niveau inférieur à 3 %, selon les exigences de Maastricht. Le ministre de la Défense s'en tire bien puisqu'il a réussi à obtenir finalement une légère hausse de son budget qui sera de 46,7 milliards l'an prochain. L'avion de combat Eurofighter, très controversé, a été prévu à hauteur de 850 millions de deutsche marks en 1998 et 1,2 milliard en 1999. Les autres ministères, en revanche, sont au régime minceur. A peine connu, le budget 1998 commence déjà à provoquer des réactions de scepticisme. Certains économistes estiment qu'il a été calculé à nouveau de manière très juste, ce qui pourrait se révéler dangereux si la conjoncture ne repartait pas aussi bien que prévu et le chômage continuait de progresser, et surtout si les recettes fiscales s'avéraient une nouvelle année moins élevées que ce que les experts ont planifié. Bénédicte de Peretti, à Munich
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