Chine : les investisseurs occidentaux croient aux réformes

La croissance chinoise est solide et devrait se maintenir à un niveau de 8 % à 9 % par an au cours des dix prochaines années : cette prédiction est signée Nicholas Hope, directeur de la Banque mondiale en charge de la Chine. Elle résume l'optimisme affiché au début de la semaine par la trentaine d'experts et d'hommes d'affaires réunis sous l'égide de l'OCDE pour évoquer la « Chine au XXIe siècle. » « En 1995, la croissance aura été environ de 10 %, l'inflation de l'ordre de 15%, et les exportations de l'ordre de 150 milliards de dollars », estime Nicholas Hope. « Les réserves de change atteignent désormais 75 milliards de dollars. » Une montée en puissance qui fait que, aujourd'hui, « on ne peut pas prétendre être un groupe mondial si l'on n'est pas présent en Chine », souligne Michael Garrett, vice-président de Nestlé SA. Pour le groupe agroalimentaire suisse, un « marché qui représente 22 % de la population mondiale et dont les revenus par habitant et par an, exprimés en termes de parité des pouvoirs d'achat, sont de l'ordre de 2.000 dollars », constitue désormais une priorité stratégique. De meilleures infrastructures, un cadre juridique plus clair, une lutte plus efficace contre la corruption, une meilleure formation de la main-d'oeuvre : telles sont, comme on pouvait s'y attendre, les priorités mises en avant par les entreprises industrielles et commerciales invitées à particier aux travaux de l'OCDE. « Les choses vont incontestablement dans le bon sens », souligne pourtant Michael Garrett, de Nestlé. « Si nous avions été réunis autour de la même table il y a cinq ans, nous aurions dressé un constat complètement différent. » Point de passage obligé de son intégration à l'économie mondiale, l'entrée de la Chine dans l'Organisation mondiale du commerce est toujours en cours de négociation. « Cela nous aiderait beaucoup dans l'accomplissement de nos réformes », a souligné Long Yongtu, vice-ministre du Commerce et de la Coopération économique. « Mais nous ne savons pas quand nous aboutirons, car nous ne contrôlons pas le processus. » Les discussions reprendront en mars à Genève, siège de l'OMC, a-t-il précisé. Reste le problème des ressources financières indispensables à un tel développement. « Avec une épargne qui représente 35 % à 40 % du PIB, nous ne manquons pas de moyens pour investir », a estimé Long Yongtu. Les investisseurs étrangers ont consacré 30 milliards de dollars à la Chine l'an dernier. La Banque mondiale débloque environ 3 milliards de dollars par an aux projets de développement, a rappelé Nicholas Hope. Mais le soutien apporté à la République populaire par l'institution de Washington se heurte désormais à deux obstacles. D'une part, le maintien de la Chine au sein des pays récipiendaires de l'IDA (Administration Internationale de développement, qui gère l'aide aux pays les plus pauvres) est contesté par certains pays donateurs. D'autre part, s'ils continuent à ce rythme, les concours de la Banque mondiale à la Chine ne tarderont pas à se heurter au plafond maximal autorisé de 10 % du portefeuille total de la banque. THIERRY ARNAUD
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