AMÉRIQUE LATINE + Les élections mexicaines risquent d'affaiblir le président Zedillo

Les élections mexicaines de dimanche 6 juillet pourraient marquer un tournant historique. Pour la première fois depuis 1929, le PRI (Parti révolutionnaire institutionnel) risque de perdre les élections législatives, ainsi que quelques « gouvernorats » d'Etats fédérés et la ville de Mexico. De plus, cette consultation électorale (élections des 500 membres de la Chambre basse du Congrès, renouvellement d'un quart du Sénat, élections de 6 des 31 gouvernorats fédérés) s'annonce honnête et calme, à la différence du scru-tin présidentiel de 1988 qui avait vu une fraude massive du PRI et de celui de 1994, mar-qué par l'assassinat de deux candidats. Pour la plupart des observateurs internationaux, cette consultation à mi-terme des présidentielles de l'an 2000 marque la véritable accession du Mexique au rang d'Etat démocratique. Lassitude vis-à-vis du PRI. A une semaine du scrutin, les sondages indiquaient que le PRI risque de perdre la majorité absolue à la Chambre des députés, ainsi qu'au moins deux gouvernorats et, de manière presque certaine, la capitale, Mexico (voir encadré). Pour la première fois en trente-huit ans de « règne », un président PRI, en l'occurrence Ernesto Zedillo, aurait à cohabiter avec un Congrès d'opposition. Toutefois, cette dernière ne forme pas un bloc uni, puisqu'elle se divise entre deux partis, le PAN (Parti d'action nationale), conservateur, et le PRD (Parti pour la révolution démocratique), de centre gauche. La défaite probable du PRI est plus à mettre sur le compte de la lassitude des électeurs vis-à-vis de ce parti et de ses manoeuvres douteuses, que de la politique d'austérité menée depuis la dévaluation du peso en 194, qui avait plongé le pays dans une grave récession. Le PAN, proche des milieux d'affaires, de même que le PRD, par la voix de son président Andres Manuel Lopez Obrador, ont annoncé qu'ils ne prôneront pas un changement radical de politique économique. Redressement de l'économie. La plupart des économistes mexicains s'accordent à penser que la politique d'austérité du président Zedillo conduite depuis trois ans, associée au prêt américain de 28 milliards de dollars (désormais remboursé), a favorisé un redressement rapide de l'économie. Pour Patricia Ortega, éditorialiste au quotidien El Economista, « les éléments les plus encourageants sur le chemin de la reprise sont la croissance de la production, la récupération des réserves internationales de la Banque du Mexique, la stabilisation de la dette et le contrôle de l'inflation ». En 1996, le PIB a progressé de 5,1 %, l'inflation a baissé de moitié, à 28 %, le taux de chômage est redescendu à 4,3 % et la dette extérieure s'est stabilisée à 95 milliards de dollars. Le Mexique a également profité de l'Alena (Accord de libre-échange nord-américain) signé en 1994 : ses exportations vers les Etats-Unis sont passées de 38 milliards de dollars en 1994 à 73 milliards en 1996. Au premier trimestre de 1997, la balance commerciale affichait un solde positif. Enfin, pour la première fois depuis la crise, la demande en biens de consommation a affiché une progression, de 5,1 %, au dernier trimestre de 1996. Thomas Cantaloube, à Los Angeles
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